Virginie Hocq joue PAS D’INQUIÉTUDE le 3 mai à L’Olympia, un show drôlissime qui porte au plus haut cette pétillante et jolie humoriste belge.
Virginie Hocq achève la tournée de PAS D’INQUIÉTUDE, son quatrième one-woman-show. Ceux qui l’ont aimée dans C’EST TOUT MOI, adoreront ce spectacle dans lequel elle donne, comme toujours, beaucoup de sa personne. On l’aime pour ses contorsions corporelles et verbales, son goût de la voltige qui la fait aller très loin sans frôler la vulgarité, et bien sûr, ses personnages hors norme taillés comme elle, dans la démesure.
http://youtu.be/X-Yuoh1gh6k
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Pourquoi votre show s’appelle-t-il PAS D’INQUIÉTUDE ?
VIRGINIE HOCQ. J’ai commencé PAS D’INQUIÉTUDE, il y a environ deux ans au Petit Montparnasse à Paris et je constate que de l’inquiétude, j’en ai toujours plein. Moins qu’au début évidemment car mon spectacle a beaucoup tourné mais au début, je n’en menais pas large. J’explique au public ce qu’est le trac et j’essaie de l’emmener dans mon univers. Mon spectacle, c’est un feu d’artifice. Si j’étais musicienne, je dirais que j’ai plusieurs cordes à mon arc.
“J’AIME L’ÉCRITURE DÉTENDUE BOIRE UN P’TIT COUP, PAPOTER, ÉCHANGER”
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous avez toujours écrit vos spectacles à deux voire plusieurs. L’écriture est-elle un exercice difficile ?
VIRGINIE HOCQ. Celui-ci a été écrit avec Marie-Paule Kumps, Jérôme de Warzée et Marc Donnet-Monay. J’adore co-écrire. J’adore partager, c’est comme pour la cuisine : si on peut améliorer les choses en faisant goûter et en partageant, c’est mieux. Je ne me vois pas travailler seule.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment écrivez-vous ?
VIRGINIE HOCQ. Comme je ne reprends jamais les sketches que j’ai déjà faits, cela demande donc d’écrire à nouveau et de faire de nouvelles propositions. J’aime l’idée de l’écriture détendue, de boire un pt’it coup, papoter, échanger…c’est une cuisine pour moi, même si je ne crois pas qu’on applique des recettes pour déclencher le rire.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous êtes l’une des rares humoristes femmes à jouer autant avec son corps. D’autres vont le déguiser, vous, vous le tordez, le renversez…je pense à tout ce que vous avez fait avec les animaux et bien sûr à la fameuse «Liste des courses» que tout le monde connaît.
VIRGINIE HOCQ. Petite, j’ai fait de la danse classique. Je n’aimais pas ça du tout mais mes parents m’avaient dit : «T’as voulu en faire, tu continues!». Pendant cinq ans j’ai étudié le classique et je n’aimais vraiment pas ça. Quoi qu’il en soit, ça donne une base de travail, une façon de se tenir et de gérer son corps. Je mesure 1m80, il faut gérer tout ça. Aujourd’hui, je fais des choses qui me conviennent plus comme la natation. Mon grand corps en a besoin. J’aime construire des personnages et ça passe forcément par des gestes, des attitudes et tout ce qui va les casser et faire que ça devient drôle ou carrément absurde.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous êtes l’héroïne de VIVE LA COLO, série qui remporte un franc succès sur TF1. Cela contribue-t-il à remplir davantage vos salles ?
VIRGINIE HOCQ. J’avais envie de croire ça mais les gens qui regardent la télé ne sont pas forcément ceux qui viendront vous voir sur scène. Le spectacle est bien rempli, je n’ai pas d’inquiétude mais la majorité de mon nouveau public ne vient pas voir Morgane Kemener (Ndlr: son rôle dans la série). C’est l’occasion de dire que j’aime beaucoup cette série qui m’a permis d’apprendre à jouer de la guitare et de rencontrer des acteurs formidables comme Julien Boisselier. (Ndlr : deux épisodes de la deuxième saison seront diffusés sur TF1 lundi 6 mai à 20h50)
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quand on regarde votre site officiel, on découvre vos voyages, votre goût pour la photo qui vous a valu de faire une exposition. Peu d’humoristes donnent autant à partager.
VIRGINIE HOCQ. Ah bon ? Moi, j’aime beaucoup l’idée que le partage qu’il y a eu dans la salle le soir du spectacle se prolonge en dehors mais d’une autre façon. Ça n’était pas calculé, c’est venu comme ça. Les choses viennent à vous, se construisent et vous aident à aller vers d’autres choses que vous ne soupçonniez pas. VIVE LA COLO, par exemple m’a donné envie de réaliser et de faire plein de choses. Je me suis mise à la photo il y a cinq-six ans. J’ai un œil qui capte bien les situations mais pas les paysages. Je photographie des mises en scène que j’aime bien. J’ai fait une première expo à Bruxelles dans le hall de la salle où je jouais mon spectacle. C’était une façon de faire patienter le public. Et puis un jour quelqu’un m’a proposé d’exposer dans une galerie. J’ai eu beau dire que je n’étais pas photographe, mon travail lui plaisait. J’ai donc exposé à l’Ile de Ré et c’était pour moi une grande joie.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous êtes une bête de scène quel plaisir prenez-vous à faire du cinéma ?
VIRGINIE HOCQ. J’aime vraiment bien cette ambiance de grande administration des équipes techniques qui est là avant et après nous les comédiens. Et puis je suis une fille de troupe et de groupe. J’aime certes le seul-en-scène mais que ce soit dans l’écriture ou dans le jeu, j’aime être entourée, échanger et partager, je suis toujours contente.
«JE RIGOLE UN P’TIT PEU TOUS LES JOURS ET PAS LONGTEMPS».
LEBLOGFEMMEQUIRIT. On vous a vue dans Bambou, Incognito…toujours dans des petits rôles qui font leur effet, comme on dit. Vous qui avez un «physique de cinéma» avec qui rêveriez-vous de tourner ?
VIRGINIE HOCQ. Hum, physique de cinéma, ce n’est pas sûr. Je suis grande et pour peu qu’on me perche sur des talons, je suis hors cadre ! Je viens de travailler avec Charlotte Branström dans Vaugant et j’étais ravie d’entrer dans son univers. J’en parle parce que c’est terminé mais je ne dirai pas avec qui j’aimerais tourner. Je n’ai pas la prétention de dire : «Je veux que celui-ci ou celle-là me prenne dans son film». Seul le fait de travailler m’enchante. J’espérais faire le Conservatoire (Ndlr: Virginie est lauréate du Premier Prix d’Art Dramatique du Conservatoire Royal de Bruxelles) puis intégrer une troupe et me voilà humoriste à faire un seul-en-scène, un peu de cinéma et un peu de télé. Ce n’est pas forcément en décrivant ses rêves qu’on les réalise.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Avez-vous le sentiment d’avoir réalisé votre rêve ?
VIRGINIE HOCQ. Je voulais faire du théâtre et je fais du théâtre. Sous des formes variées qui me comblent à chaque fois. Je suis heureuse en scène et hors scène. Même quand je faisais des petits boulots alimentaires (j’ai travaillé dans une maison de repos et avec des trisomiques, dans une discothèque, une supérette, à la Poste, j’ai été animatrice etc..), je me disais que j’arriverais un jour à faire ce que je voulais. Et d’ailleurs, toutes ces expériences ont nourri mon jeu de scène et mes personnages. Entre mes études de théâtre et mes premiers engagements, je n’ai pas connu la galère car tout était en construction. Les choses sont arrivées au bon moment.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Qu’est-ce qui fait rire Virginie Hocq ?
VIRGINIE HOCQ. Les quiproquos, les imprévus de la vie. Je peux me marrer devant des photos d’Elliott Erwitt qui me font vraiment rire et me bouleversent à la fois. Je rigole un p’tit peu tous les jours et pas longtemps.
«PARTIR D’UNE FAILLE CHEZ QUELQU’UN POUR S’EN MOQUER, C’EST PAS MON TRUC».
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quels sont les comédiens dont le travail et le jeu vous ont donné envie d’être des leurs ?
VIRGINIE HOCQ. J’ai eu beaucoup d’émotions au théâtre et au cinéma. Maria Pacôme dans Le noir te va si bien, Jacqueline Maillan, Louis de Funès, la comédienne belge Christiane Lenain qui possède le même rythme que Pacôme… tous ces artistes m’ont donné envie de monter sur scène. Le premier show que j’ai vu à Paris, c’était celui de Valérie Lemercier aux Folies Bergères.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Qu’est-ce qui ne vous fait pas rire ?
VIRGINIE HOCQ. La politique qu’elle soit française ou belge. Je peux être piquante ou virulente mais partir d’une faille chez quelqu’un pour s’en moquer, ce n’est pas mon truc. Je n’aime pas détruire quelqu’un. Je le ferai davantage en photos et dans une mise en scène parce qu’on sollicite autre chose que la faiblesse des gens.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quelles sont vos comédies préférées ?
VIRGINIE HOCQ. J’aime beaucoup la série Girls, les films et les productions de Judd Apatow. Les films avec Mel Gisbon parce que je trouve formidable que les Américains parviennent à faire un polar dont ils cassent soudainement le rythme pour faire une vanne.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quels sont vos humoristes préférés ?
VIRGINIE HOCQ. Je n’ai pas de préférence. Quand on me dit : «Virginie, je vous adore !», je réponds : «Non, soyez curieux!». Si on s’accroche, on peut être déçu. J’ai vu avant-hier La vie parisienne d’Offenbach qui m’a fait rire (Ndlr: cet entretien a eu lieu le 15 février 2013). J’ai beaucoup aimé le film Respiro d’Emanuele Crialese…
«J’ESPÈRE NE PAS AVOIR LES TICS DU SEUL-EN-SCÈNE».
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quelle définition donnez-vous à l’humour ?
VIRGINIE HOCQ. L’humour doit être libérateur. Le rire doit jaillir de soi sans que ça soit calculé. Il faut que ce soit spontané. Le rire doit être immédiat.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. A quel moment de votre vie avez-vous senti que vous aviez la fibre comique ?
VIRGINIE HOCQ. Ce sont les autres qui l’ont détectée avant moi. Je suivais des cours de théâtre à L’Académie de Bruxelles et je faisais marrer mes camarades. Parfois consciemment, souvent malgré moi.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quel répértoire vous faisait-on travailler à l’époque ?
VIRGINIE HOCQ. J’ai fait du théâtre de l’âge de 8 à 18 ans. Au début, je choisissais des textes de Desproges, Courteline…Au Conservatoire, là, j’étais cadrée et on m’a demandé de travailler Tchekov…mais de faire L’Ours ! J’aime Feydeau, c’est rapide, écrit au métronome. Je suis épatée et je trouve ça brillantissime de tenir les gens comme il le fait. J’étais heureuse quand Michel Deville m’a fait tourner dans Un fil à la patte. Vous me demandiez quels sont mes rêves ? J’adorerais jouer du Feydeau ! C’est mon objectif. J’espère ne pas avoir les tics du seul-en-scène. J’aimerais être un caméléon.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. C’est le propre de votre métier, non ?
VIRGINIE HOCQ. Oui et non. J’adorerais être petite, je mesure 1m80. Je suis brune, j’adorerais être blonde. J’aimerais faire comme quand on était petit et qu’on disait : «On dirait que…».
LEBLOGFEMMEQUIRIT. Qu’y a t-il de plus drôle chez Virginie Hocq ?
VIRGINIE HOCQ. Ma maladresse par moment, ma spontanéité. Parfois ma bouche parle plus vite que ma pensée. Mais ça m’a plutôt portée de ne pas être en permanence dans le contrôle.
Virginie Hocq joue PAS D’INQUIÉTUDE, le vendredi 3 mai à L’Olympia : 28, boulevard des Capucines 75009 Paris