Roselyne Bachelot fait rire sans pratiquer l’onanisme humoristique, collectionne les BD et les bons mots, aime Tintin, Les Tontons flingeurs et l’humour de François Hollande avec qui elle pourrait partir en vacances. Ce n’est pas LA plus drôle des femmes politiques, c’est la seule, certifiée et assumée.
Ex-ministre, ex-députée, Roselyne Bachelot avait promis de ne plus briguer de mandat après 60 ans. Ce n’est donc plus comme élue qu’elle s’exprime désormais mais d’abord comme la citoyenne libre et engagée qu’elle a toujours été, accessoirement comme future chroniqueuse auprès de Laurence Ferrari sur D8 et bientôt comme membre de la Commision sur la moralisation de la vie politique dirigée par Lionel Jospin. Quels que soient les titres et les responsabilités qui lui échoient, Roselyne Bachelot reste une personnalité originale dont on guette, goûte et savoure chaque mot. Dans A feu et à sang , Carnets secrets d’une présidentielle de tous les dangers (Flammarion) elle dresse le bilan de la campagne de Sarkozy qu’elle juge désastreuse. Fidèle au ton et au style qui ont fait sa réputation et sa popularité la dame au sourire magenta parvient à dire le pire d’une manière délicate et délicieuse. Une liberté que son camp n’est pas près de lui pardonner. Parce qu’elle me fait rire, j’ai voulu savoir CE QUI FAIT RIRE ROSELYNE BACHELOT. Ça n’a pas loupé, dès le début de notre échange -réalisé début juillet, avant d’être appelée par François Hollande à siéger à la Commission- elle m’a fait rire.
ROSELYNE BACHELOT. Allô, bonjour, je souhaiterais parler à Isabelle Aithnard que j’appelle de la part de Roselyne Bachelot.
LEBLOGFEMMEQUIRIT. (grand éclat de rire de ma part). Non, vous ne m’appelez pas DE LA PART de Roselyne Bachelot, VOUS ÊTES Roselyne Bachelot. Avec une voix pareille, difficile de passer pour une autre, non ?
R.B. (rires) C’est vrai, je ne suis pas Gérald Dahan.
LBFQR. J’ai souhaité vous interviewer suite à cette phrase qui m’a beaucoup amusée et que j’ai mise sur mon blog : «MÉFIEZ-VOUS DES MOCHES, ELLES SE DONNENT DU MAL». Ce post a été beaucoup consulté, mes amis hommes et femmes ne cessent de m’en parler.
R.B. Je fais un tabac avec cette phrase-là, on me dit que j’ai raison. Celle qui m’a appris ça c’est la sœur de XX qui n’est pas terrible et elle a décroché un type extraordinaire ! Quand j’ai demandé à cet homme ce qu’il lui trouvait, il m’a répondu : «Elle, elle m’écoute».
“LES FEMMES POLITIQUES ONT ÉTOUFFÉ LA FACULTÉ QU’ELLES ONT DE FAIRE RIRE”
LBFQR. Vous êtes la seule à vous exprimer ainsi publiquement. Est-il difficile pour une femme politique d’afficher son sens de l’humour ?
R.B. Oui car les femmes politiques recherchent perpétuellement la légitimité. Quand un homme politique est amusant, on ne conteste pas sa compétence alors qu’on a tendance à penser qu’une femme drôle manque de sérieux et que son humour la désérotise. Beaucoup de femmes politiques ont intériorisé et étouffé la faculté qu’elles ont de faire rire. Ça ne concerne pas la seule scène politique, c’est pareil dans le monde du spectacle où l’émergence de femmes humoristes est récente. Je me réjouis qu’il y en ait de plus en plus.
LBFQR. En 2009, L’Express demandait au gouvernement Fillon de distinguer parmi ses ministres le meilleur, le plus drôle, le plus gaffeur d’entre eux… Vous avez été désignée ministre le plus drôle. Quelles autres femmes politiques assument d’être drôles comme vous le faites ?
R.B. Alors là, j’en connais pas une ! Il y a des filles agréables, sympas…Lagarde, Pécresse, NKM, Claude Greff, Marie-Anne Montchamp…, j’ai ri avec elles mais elles ne me font pas rire.
LBFQR. Et chez les hommes ?
R.B. Oh, des joyeux drilles, il n’y en a pas des kilos ! Pierre Lellouche peut être drôle. Il fait des caricatures très drôles dont Frédéric Mitterrand a toute une collection mais l’homme politique le plus drôle c’est François Hollande*.
LBFQR. La classe politique, toutes familles confondues, salue son sens de la dérision, mais comment décririez-vous l’humour de François Hollande , surnommé “Monsieur Petites blagues”, dont le grand public ne connaît pas la teneur ?
R.B. C’est un humour détendu, un humour de comportement, de décontraction. François Hollande a une façon de saisir immédiatement le plus drôle dans les choses de la vie et surtout LA formule pour en parler. A entendre François Hollande, on comprend très vite qu’avoir de l’humour ce n’est pas une intermittence du spectacle mais un mode de vie.
LBFQR. Comment François Hollande vous a-t-il récemment fait rire ou simplement sourire ?
R.B. Je pense au 8 mai. Ce jour-là, ça y est François Hollande est élu depuis deux jours mais pas encore investi (Ndlr : l’investiture aura lieu le 15 mai). Il est à l’Arc de Triomphe au côté de Sarkozy pour la cérémonie. Hollande est au premier rang, moi pas très loin et on rit ensemble. Je le prends en photo comme une fan, je m’amuse et il s’en amuse au grand étonnement de ceux qui observent scrupuleusement le nouveau Président de la République Française. Jean-Pierre Bel (Ndlr : président du Sénat) lui lance alors : «Dis donc, tu connais drôlement bien Roselyne!». Et Hollande répond : «Entre Roselyne et moi, c’est physique». C’est tout Hollande ! Maintenant, il est obligé eu égard à la fonction de mettre tout cela en réserve mais François Hollande est l’une des personnes les plus drôles que je connaisse. Chaque fois qu’on m’a demandé avec quel politique je pourrais passer mes vacances, j’ai répondu François Hollande. Même si je ne partage pas ses idées, notamment sur l’économie, j’ai participé à des émissions et des débats avec lui, c’est toujours un plaisir.
“CE QUI ME FAIT RIRE : LE DÉCALAGE ENTRE LE DÉCORUM DE LA VIE POLITIQUE ET LA RÉALITÉ”
LBFQR. Le fait que les hommes soient autorisés à être drôles et les femmes non, génère-t-il un humour masculin et un humour féminin ?
R.B. C’est une question trop compliquée pour moi. Je crois qu’on rit des mêmes choses mais que les femmes seront plus sensibles à certains signes de faiblesse, à des petites choses…Moi, ce qui me fait rire c’est tout ce qui est en décalage. On a une vie politique très monarchique et quand surgit un décalage entre le décorum et les gens dans la réalité, ça m’amuse beaucoup. Ce sont souvent des choses incongrues.
LBFQR. Et de quelle incongruité avez-vous été témoin ?
R.B. Vous vous rendez à un banquet d’anciens combattants, de sapeurs-pompiers, à une remise de médaille, à des comices agricoles…tout est parfaitement organisé, rien ne manque, rien ne dépasse et tout d’un coup quelque chose ou quelqu’un surgit, perturbe cette mise en scène et cet imprévu transforme une situation figée en quelque chose de très drôle. Nous étions à la campagne en présence de représentants politiques, de notables…et la sous-préfète demande au maire où sont les toilettes. Les WC en question, c’était un cabanon au loin. La sous-préfète fait de son mieux pour s’extraire le plus discrètement possible du groupe. Elle y parvient tant bien que mal et tout d’un coup, on aperçoit le maire qui lui court après en criant : «Madame, vous avez oublié le papier !». Ce genre de hiatus entre la vie officielle et la réalité des choses me fait beaucoup rire !
“MON PÈRE ME DISAIT DE ME MÉFIER DE L’HUMOUR EN POLITIQUE CAR IL EST SOUVENT MAL COMPRIS”
LBFQR. A quel moment de votre vie vous êtes vous aperçue que vous aviez cette capacité de faire rire ?
R.B. (elle rit). J’amuse depuis longtemps mes amis. Je suis la spécialiste des histoires drôles très longues. Qu’il s’agisse d’histoires fictives ou de souvenirs de ma vie parlementaire, même s’ils les ont déja entendues vingt fois, mes amis me les réclament. Pour moi, une histoire drôle doit l’être également dans la façon dont on la raconte, elle doit être mise en scène. Quand je raconte l’histoire du Glasgow-Londres, ça dure vingt minutes !
LBFQR. Roselyne Bachelot bientôt sur scène ?
R.B. Ah, mais je monte sur scène pour mes amis et c’est bien comme ça !
LBFQR. Vous amusez vos amis, aviez-vous déjà cette disposition lorsque vous étiez étudiante ?
R.B. Non car j’ai commencé à bosser jeune, après le bac et j’ai repris mes études à 30 ans. Donc je cravachais plus que je ne m’amusais à l’époque. Quand j’ai posé mes fesses sur le banc de la fac, c’était vraiment pour bosser. Et comme je ne suis pas fille d’archevêque, je payais mes études. J’avais une vie bien remplie, j’étais “vieille” par rapport aux autres élèves et ça ne pas empêchée de sortir major.
LBFQR. Qu’y a t-il de plus drôle dans la personnalité de Roselyne Bachelot ?
R.B. Alors ça, c’est une question qu’on ne m’a jamais posée. Je pense que ce qui est drôle, c’est prétentieux mais… je suis quelqu’un de cultivé. Je suis une encyclopédie ambulante mais j’essaie de ne pas être bas-bleu. Je passe des choses sérieuses à l’amusement assez naturellement. Je ne fais pas partie des intellos emmerdants ni des gens légers qui feignent d’avoir de la profondeur, c’est ce qu’on m’a souvent dit.
LBFQR. L’humour en politique est-il toujours le bienvenu ?
R.B. Mon père disait qu’il fallait se méfier de l’humour en politique car tout le monde ne le comprend pas. Et ça n’est pas qu’une question de personne, c’est aussi une question de culture. Aux Etats-Unis, la bonne tactique c’est de commencer un discours par une blague selon la méthode Carnegie. En France, on passerait pour un histrion ! Après, tout dépend du contexte.
“LE MOT QU’ON ME PRÊTE SUR RAMA YADE EST UN FAKE !”
LBFQR. Avez-vous déjà eu le sentiment que votre humour pouvait être craint en politique ?
R.B. Ah,lala ! Mon père me citait et recitait Jules Renard : «Tu préfèrerais perdre un ami que rater un bon mot». J’ai la dent dure, acérée mais je dis les choses avec tendresse. Tout le monde ne le comprend pas. Il m’est parfois arrivé de le regretter et d’autres fois, non. Comme dirait le bon docteur Freud : «les actes manqués sont des actes réussis».
LBFQR. Les regrets, j’y crois pas trop. On sait qu’en humour comme en politique, les bons mots souvent brillants qui semblent spontanés, jaillis de nulle part sont préparés, revus, pensés…l’improvisation n’est jamais improvisée.
R.B. En effet et c’est justement pour cela qu’on devrait parfois ne pas les dire.
LBFQR. Regrettez-vous par exemple ce mot prononcé au printemps 2007 : «Rama Yade est femme et noire, elle va être promue. Heureusement qu’elle n’est pas lesbienne et handicapée, sinon elle serait Premier ministre».
R.B. Je suis contente que vous m’en parliez car c’est un fake ! Il me colle à la peau comme une tunique de Nessus. Voilà ce qui s’est passé. Nous sommes en 2007. Dans le premier gouvernement Fillon, l’ambiance est à couteaux tirés. Une personne que je ne citerai pas a inventé cette phrase pour me nuire.
LBFQR. Reconnaissez que cette phrase a la couleur, la saveur d’une bacheloterie, une saillie à la Bachelot.
R.B. Parfaitement et la personne a repris ma logomachie avec l’idée de me nuire. Je mets au défi qui que ce soit de sourcer cette citation que je n’ai pas dite !
LBFQR. Et moi qui vous disais inimitable au début de cet entretien, vous avez donc été imitée de la pire façon qui soit : la contrefaçon, c’est ça ?
R.B. Oui, finalement mon sens de la formule se retourne contre moi. C’est de l’humour prêté à quelqu’un pour le desservir. C’était, je crois, dans les indiscrets de L’Express ou du Point, et c’est une phrase qui a fait florès. Je m’en suis expliquée avec Rama Yade à qui j’ai révélé le nom du véritable auteur de cette phrase, comme avec François Fillon qu’elle n’avait pas manqué d’appeler à ce sujet. Fillon m’a dit qu’il aurait juré que j’en étais l’auteur. Là, j’ai vraiment bien été imitée !
LBFQR. Si on parvient à vous imiter c’est que vous avez un style immédiatement identifiable. Peut-être trop d’ailleurs. Comment qualifieriez-vous l’esprit qui anime et alimente ce style ?
R.B. Je définirais cet esprit comme finalement bienveillant. Mon père disait que j’étais une poule birmane : «Tu ébouriffes tes plumes mais finalement, tu ne piques pas du bec !».
LBFQR. A propos du mot contre Rama Yade, quel détail permettrait aux experts des questions politiques de déceler la caricature voire la contrefaçon ?
R.B. J’ai été du combat pour la parité, je me suis battue pour le PACS contre ma famille politique, j’ai toujours lutté contre toutes les formes de discrimination qu’elles s’exercent contre une couleur de peau, un handicap, une préférence sexuelle…voilà mon ADN puisque vous parlez des Experts.
LBFQR. Hors de la scène politique, qu’est-ce qui vous fait rire ?
R.B. Des auteurs comme Jean-Loup Dabadie et Michel Audiard, La Folie des grandeurs de Gérard Oury et Les Tontons flingueurs de Georges Lautner sur des dialogues d’Audiard que je place au-dessus de tout. Mon fils et moi connaissons par cœur toutes les répliques des Tontons, on se les récite dans la cuisine.
LBFQR. Pouvez-vous me citer une réplique d’Audiard que vous aimez particulièrement ?
R.B. « Je suis ancien combattant, militant socialiste et bistrot… C’est dire si j’en ai entendu des conneries dans ma vie ! » (Rires)
LBFQR. Quelles comédies d’hier et d’aujourd’hui aimez-vous revoir ?
R.B. J’ai beaucoup ri en voyant Bienvenue chez les Ch’tis de et avec Dany Boon. Les intellos peuvent dire ce qu’ils veulent, c’est drôle ! Louis de Funes était extraordinaire. Son duo avec Bourvil dans La Grand vadrouille est parfait. J’adore le moment où il dirige l’orchestre. Moi qui connais beaucoup de chefs d’orchestre et la musique, je ris beaucoup à chaque fois.
“MON FILS ET MOI RIONS DE CE RIRE DU DÉSESPOIR QUI EST UNE CARACTÉRISTIQUE FAMILIALE”
LBFQR .Quelle est votre définition de l’humour ?
R.B. On peut rire sans avoir d’humour. Je fais une distinction entre humour, amusement et rigolade. Le véritable humour c’est la dérision. Le pinacle de l’humour, c’est Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome, livre plein d’humour, de réflexion et de cruauté.
LBFQR. Qu’est-ce qui vous fait rire depuis toujours ?
R.B. Le livre de Jerome K. Jerome que l’ai lu très tôt. Mon père adorait l’histoire de l’oncle Podger qui essaie de mettre un tableau au mur (Ndlr : «Comment mon oncle Podger accrochait un tableau» se trouve au chapitre III deTrois hommes dans un bateau), cette façon absurde de se coller au quotidien. Je le reprends quand j’ai un coup de blues.
LBFQR. Condamnée à l’exil quel humoriste emmèneriez-vous avec vous ?
R.B. Mon fils Pierre qui a 43 ans me fait vraiment rire. Il a un grand sens de l’humour, il est comme moi extrêmement cultivé. On peut parler de tout tellement il connaît de choses et s’intéresse à un nombre de choses encore plus grand. Mon fils et moi rions de ce rire du désespoir qui est une caractéristique familiale.
LBFQR. De qui aimez-vous entendre le rire et pourquoi ?
R.B. Il n’y a personne en particulier, j’aime entendre le rire de plusieurs amis qui constituent mon public habituel.
LBFQR. A quelle occasion avez-vous ri aujourd’hui ou ces derniers jours ?
R.B. On était dans une maison en vacances, on avait quelques ennuis domestiques et ça a détendu l’ambiance. Je ris beaucoup aussi avec mon ami Philippe Meyer avec qui j’étais il y a trois jours. L’esprit, la drôlerie de ce garçon sont un délice. Ses portraits d’hommes politiques sont exquis. Il fourmille d’intelligence, a toujours plein d’anecdotes…Meyer, c’est vraiment l’esprit français dans ce qu’il a de plus incisif et pertinent.
“JE NE ME FAIS PAS RIRE, JE NE PRATIQUE PAS L’ONANISME HUMORISTIQUE”
LBFQR. Vous évoquiez l’effet désérotisant de l’humour chez une femme, les hommes que vous avez aimés ont-ils toujours prisé votre humour ?
R.B. Je ne considère pas mon humour comme un facteur qui les a éloignés de moi. Ce mélange de vitalité et de drôlerie n’a jamais mis à mal ma capacité d’attraction. Je ne suis pas une «une bonne vivante », je suis dans la vie, c’est différent. Je peux raconter une histoire, la mettre en situation…C’est ma façon d’être dans la vie et constamment en vie qui attire ou non d’ailleurs, les hommes.
LBFQR. Vous arrive-t-il de rire toute seule et même de vous faire rire ?
R.B. Oui, je ris toute seule mais non, je ne me fais pas rire. Je ne pratique pas l’onanisme humoristique.
LBFQR. Quels personnages de la fiction vous font rire ?
R.B. Tous ceux de Tintin. Le Capitaine Haddock et les Dupont. Je hurle de rire dès que résonnent les plaintes et les colères du Capitaine. Abdallah dans Tintin au pays de l’or noir me fait mourir de rire ! Séraphin Lampion, la Castafiore, Tournesol toujours à l’ouest ! Je suis une grande collectionneuse de BD dont je dois avoir au moins 1000 albums. On a marché sur la lune, Le crabe aux pinces d’or... Je les connais par cœur! Je suis amoureuse de la BD belge, Blake et Mortimer, Tintin font partie de mon panthéon. J’aime aussi beaucoup Laverdure dans Les aventures de Tanguy et Laverdure…
LBFQR. Quelles œuvres littéraires figurent dans votre panthéon de l’humour ?
R.B. J’aime bien qu’on mêle le rire aux larmes, au théâtre. Cyrano est très drôle et d’une puissance d’émotion extraordinaire. Dans la version cinématographique Gérard Depardieu arrive à avoir cette truculence maîtrisée dans une émotion considérable.
LBFQR. Pensez-vous qu’on puisse rire de tout ?
R.B. Certainement, on peut rire de tout ! On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. On ne raconte pas des blagues belges à un Belge !
LBFQR. Qu’est-ce qui ne vous fait pas rire du tout ?
R.B. L’humour qui prend pour cible les faibles. La cruauté ne peut selon moi s’exercer que vis à vis de soi; quand elle s’adresse aux autres, aux gens modestes… je ne peux pas.
* A défaut de rencontrer François Hollande, on peut avoir un aperçu de son esprit et de son sens de la répartie en consultant le livre de la journaliste Hélène Jouan, LE PETIT HOLLANDE ILLUSTRÉ PAR L’EXEMPLE, aux éditions Nouveau Monde.
**Remerciements à Aurélien Luriaud, éleveur de volailles à Jumilhac-Le Grand (Dordogne), qui m’a généreusement autorisée à publier la photo de sa poule birman (que je persiste à écrire poule birmanE) repérée sur son blog coqsbattant24.