Jeu Stéphane Verdino : gagnez 7 articles de la ligne Néo, mon coup de cœur de l’été !

Stéphane Verdino est un créateur élégant qui a fait du mininalisme une règle maximale. Sa Ligne Néo taillée dans du néoprène est aussi jolie à regarder qu’agréable à toucher. Prêtes à l’adopter ?

Cabas Néo, Stéphane Verdino. GAGNEZ-EN UN !

Voici enfin le Jeu Stéphane Verdino tant attendu et les 7 pièces à gagner. L’une d’elle sera offerte ainsi que je l’ai promis dans Plaisirs Essentiels (14) à la première personne qui a laissé un commentaire sur le sac. Ça ne vous dit rien ? Dommage, il fallait lire. J’avais consacré un petit paragraphe au 24h en cuir de vachette bleu en annonçant que le premier qui laisserait un commentaire sur le sac serait d’office inscrit sur la liste des gagnants. C’est ma façon de récompenser la fidélité. Pour jouer, il suffit de répondre aux questions à la fin de l’interview de Stéphane Verdino. Euh, je vous conseille de la lire vu que les réponses s’y trouvent.

Stéphane Verdino photographié avec le Samsung MV900F©BFQR

Vous commencez à me connaître. Je n’aime pas trop ces concours faciles où il faut cliquer pour avoir le jack-pot. Ceux et celles qui m’ont fait confiance en participant aux jeux précédents du blogfemmequirit savent que j’ai à cœur de présenter dans le détail les artistes et les marques qui proposent des dotations. Alors voici en long et en large une partie du parcours de Stéphane Verdino. Une partie seulement…car, comme tous les  créateurs, Stéphane Verdino ne cesse de muer et se renouveler. Et il faudrait autant de pages qu’il a d’idées pour le présenter.
Dans l’entretien qui suit, Stéphane Verdino évoque ses maîtres, rend hommage aux artistes vivants ou disparus qui l’ont nourri et parfois accompagné, parle de son travail et un peu de lui…C’est à cela qu’on reconnaît les grands : ils mettent davantage en avant leur travail que leur personne. Mais avant de rencontrer Stéphane Verdino…

VOICI LES 7 ARTICLES À GAGNER :

Valisette 24 H Néo, 129 €. Gagnez-la dans la couleur de votre choix !

-1er prix : Un cabas Néo XL  d’une valeur  de 139 € (voir photo).

-2ème  prix : Une valisette  24H Néo, valeur 129€ (voir photo).

-3ème prix : Un cabas medium  Néo , valeur 99 € (voir photo).

-4ème prix :Une trousse cosmetic case Néo , valeur 39€ (voir photo).

-5ème prix :Une trousse I-pad Néo, valeur 35 € (voir photo).

-6ème prix : Un étui à lunettes Néo,valeur 25 € (pas de photo).

7ème prix : Une trousse small Néo, valeur 20€. (photo groupée)

Soit une valeur totale de 486 euros.

 

Verdino, portrait en noir et blanc d’un homme de couleurs.

“JE N’AVAIS PAS LA PRÉTENTION D’APPORTER QUELQUE CHOSE SUR LE MARCHÉ DE DIFFÉRENT OU DE MEILLEUR”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment êtes-vous devenu créateur en maroquinerie ?

STÉPHANE VERDINO. Adolescent je n’étais pas passionné par les études au sens classique du terme. Je n’avais pas trop de mal à comprendre et analyser mais je n’étais pas intéressé et je m’ennuyais terriblement. Après avoir fait plusieurs fois la même classe -ce serait indécent de dire laquelle et pas un bon exemple pour la plus jeune génération !- je suis parti en vacances en Camargue dans la propriété d’amis à mes parents. Il y avait un haras où je me promenais sans pourtant avoir envie de faire du cheval. Un jour, j’ai découvert dans une cabane  un sellier qui fabriquait tous les harnais, les selles et harnachements pour les animaux. Je suis tout de suite tombé amoureux fou du métier. Cette odeur de colle néoprène, de cuir végétal, de box, de vachette et de teinture… tout ça a été une sorte de révélation. En fait, ce mois de vacances-là, au lieu d’être à la plage, dans les bars et en boîte de nuit avec mes cousins, je l’ai passé dans l’atelier du sellier qui s’appelait Monsieur Jean.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous aviez déjà une aptitude aux travaux manuels et artisanaux ?

STÉPHANE VERDINO. Oui, oui. J’ai toujours été assez bricoleur. Je dessinais un p’tit peu. Je n’avais pas de problème à faire un ourlet de pantalon et toutes sortes de choses manuelles de cet ordre.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Sans pour autant avoir une idée du métier que vous souhaitiez exercer.

STÉPHANE VERDINO. Moi, j’étais comme tous les ados : ce qui m’intéressait c’était d’être enfermé dans ma chambre à écouter du hardrock et laisser pousser mes cheveux! (Rires). J’ai passé trois semaines dans l’atelier de Monsieur Jean et quand on est repartis, j’ai dit à mes parents que j’avais envie de faire une école de maroquinerie spécialisée dans les métiers du cuir plutôt que de retourner au lycée. Mes parents m’ont fait confiance et m’ont inscrit dans une école professionnelle de maroquinerie, sellerie et gainerie où je suis resté trois ans. En parallèle, je prenais des cours de dessin. J’ai obtenu mon bac pro de maroquinier-sellier-gainier mais, à mon grand regret, le haras avait été fermé pour raisons économiques et je n’ai pu travailler avec Monsieur Jean, une fois diplômé.

Cabas XL Néo, 139€ GAGNEZ-LE !

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quelle frustration de pas pouvoir remercier de vive voix la personne qui a fait naître votre vocation !

STÉPHANE VERDINO. Je ne l’ai pas revu et j’ai dû chercher un job. Une amie de ma mère qui tenait une maroquinerie en banlieue nous a donné les contacts de ses trois principaux fournisseurs : Lancel, Didier Lamarthe et Longchamp. On a frappé aux trois portes. Longchamp fabriquait tout à l’Ile Maurice, Lancel n’avait plus d’ateliers en France, tout était en Italie. On s’est retrouvés chez Lamarthe, au 12 rue Charlot. (Ndlr : c’est dans cette même rue, au n°10, que se trouve actuellement l’une des boutiques de Stéphane Verdino). J’ai rencontré le chef d’atelier pendant un quart d’heure au terme duquel il m’a dit : «Vous m’avez l’air courageux, on commence lundi !». Et le 4 septembre 1984, j’entrais dans les ateliers Didier Lamarthe où j’ai travaillé pendant un an.

“LES STYLISTES QUI N’ONT PAS ÉTÉ FORMÉS DANS DES GRANDES MAISONS ONT UNE LIBERTÉ QUE LES AUTRES N’ONT PAS”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous sortiez de l’école, quel type d’apprenti étiez-vous ?

STÉPHANE VERDINO. J’étais une espèce de trublion dans le sens où je posais toujours beaucoup trop de questions. Pourquoi on mélange ces couleurs et pas celles-là ? Pourquoi la poignée ne serait-elle pas plus longue ? Plus large ? Pourquoi ceci, pourquoi cela ? Je n’arrêtais pas.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment était perçue votre curiosité ? Ça agaçait ou au contraire ça épatait l’équipe de Didier Lamarthe ?

STÉPHANE VERDINO. Non, tout le monde voyait que j’étais passionné. Au bout d’un moment, Didier Lamarthe est venu me dire : «On me rapporte que vous posez beaucoup de questions et que vous vous intéressez à la création. Si vous le voulez bien, j’aimerais que vous passiez à l’atelier de prototypistes pour une petite période. Ça vous ferait évoluer dans l’entreprise». J’étais entré comme maroquinier. J’ai commencé à la table, j’assemblais des morceaux, je faisais des rembords, je collais des poches…et on me faisait passer prototypiste, c’était inespéré !

 

Cabas medium Néo, 99€. Gagnez-le !

LEBLOGFEMMEQUIRIT. C’est quoi des rembords ?

STÉPHANE VERDINO. Cest le fait de replier le côté du carré d’un cuir. Je ne peux pas vous en montrer, je n’en fais pas ! (rires)

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous découvrez une autre spécialité du métier de maroquinier.

STÉPHANE VERDINO. J’étais fou de joie ! En septembre 85, je suis passé à l’atelier de prototypistes et là, j’ai commencé à m’éclater comme un fou. Jadorais ça ! Vu que j’étais le plus jeune de l’atelier, que j’étais très sensible au travail de Didier Lamarthe, très vite Didier m’a donné directement ses dessins pour que je les transforme en un patron et un modèle. J’étais le plus jeune et un peu différent des autres qui étaient enfermés dans des carcans d’habitudes de ce métier. J’avais un esprit empreint de liberté et de créativité. Ce que les autres n’auraient jamais osé, je le faisais; et ce qu’ils faisaient, je l’évitais. Même Didier, d’un seul coup, écoutait ce que je suggérais : éviter les renforts aux poignées, par exemple. Ce qui les rendait plus souples et donc, plus faciles à porter. Didier était attentif, non pas à mon sens créatif car c’était pas encore de la création, mais aux propositions que je faisais et il appréciait ce point de vue différent que j’avais.

“AU BOUT D’UN AN DE MODÉLISME ET DE PROTOTYPAGE, DIDIER LAMARTHE ME PROPOSE DE DEVENIR SON ASSISTANT ET DE L’AIDER À CRÉER DES PRODUITS”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. D’où ces idées vous venaient-elles ? Vous étiez un peu jeune pour avoir une culture approfondie de ce métier, non ?

STÉPHANE VERDINO. Oui, mais j’avais 18 ans ! (Ndlr : il esquisse un grand sourire ). Je passais mes nuits en boîte et je voyais comment les gens vivaient, ce qu’ils portaient. Ce que Didier, à presque 50 ans, ne faisait plus. Souvent les stylistes qui n’ont pas été formés dans des grandes maisons ont une sorte de liberté que les autres n’ont pas. On vous dira qu’il faut un padding sur une épaule sinon elle tombe. D’accord, mais une épaule qui tombe ce n’est pas forcément épouvantable ! Ça peut modifier une silhouette et ça peut révolutionner quelque chose. Plus on est libre dans la création plus on va s’autoriser des choses soit sans intérêt soit qui vont faire avancer le métier.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Très vite, on vous confie d’autres responsabiliés dans la maison.

STÉPHANE VERDINO. Au bout d’un an de modélisme et de prototypage, Didier Lamarthe me propose de devenir son assistant et d’aller directement au style pour l’aider à créer des produits.Didier était là depuis 15-20 ans et sa maison faisait partie des 3 L qui incarnaient LA référence absolue en matière de maroquinerie française : Lamarthe, Lancel et Longchamp. D’un coup, me voilà propulsé à 19 ans au rang d’assistant styliste de Didier Lamarthe, l’une des plus grosses maisons de la maroquinerie française. Je me suis beaucoup amusé ! On a fait des choses fantastiques, on a voyagé, on a créé des lignes de foulards, de ceintures…C’était une époque où de nombreuses marques émergeaient (Paquetage, Groom, Sequoïa…) et où l’on devait rester très curieux de tout et très vigilant. On a fait plein de trucs super. Je suis resté l’assistant de Didier Lamarthe pendant trois ans jusqu’à ce qu’il décide de vendre sa marque au groupe André. D’un coup, on s’est retrouvé face à des chefs de projets, de produits, chefs de marketing, des directeurs de ceci et cela…Moi, j’ai toujours eu un p’tit problème avec le marketing. J’ai donc donné ma démission et dans la semaine j’ai rencontré Paloma Picasso. Elle ouvrait une boutique rue de La Paix et je suis parti avec elle pour lancer sa ligne de maroquinerie. Pas très longtemps car la Guerre du Golfe a éclaté et le contexte économique est devenu difficile.

Etui I-Pad Néo, 35 €. Gagnez-le !

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque ?

STÉPHANE VERDINO. C’était une époque riche, intense. On croisait tout le monde sans difficulté. Guy Cuevas (Ndlr : figure mythique de la nuit parisienne des années 70, 80 et 90, il fut, entre autres, le DJ star du Sept puis du Palace), Grace Jones débarquaient dans la boutique de Paloma…C’était l’époque des Bains Douches, une époque follement festive, bohème, libre. On sortait, on ne savait jamais à quelle heure on rentrait dormir. Même si la soirée nous paraissait fade on avait l’assurance d’en avoir une autre le lendemain. Une époque très nourrissante sur le plan créatif. Je suis entré ensuite chez Newman où je ne m’occupais pas de création mais de la boutique, du merchandising. Je n’ai pas été séduit par le milieu du prêt-à-porter…

“J’AI EU LA CHANCE ÉNORMISSIME DE RENCONTRER RENAUD PELLEGRINO !”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment revenez-vous à votre métier de formation et de cœur ?

STÉPHANE VERDINO. J’ai eu la chance énormissime de rencontrer Renaud Pellegrino ! Entre nous, le courant est passé immédiatement et au bout d’une heure, on savait qu’on allait travailler ensemble longtemps. On avait davantage parlé de meubles, de films, d’architecture et d’arts déco… que de sacs. J’ai quitté Newman et démarré aussitôt avec Renaud. Pendant quatorze ans, j’ai été son bras droit. Je gérais la production, la presse, le commercial, la boutique… tout ! J’ai quasiment tout géré dans cette maison.

Mon sac Renaud Pellegrino.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. J’adore le travail de Pellegrino ! J’ai encore ou plutôt toujours un sac Pellegrino auquel je tiens énormément. Il s’appelle Le Tricorne et ma meilleure amie a le même. On n’était pas encore amies et on s’est acheté ce sac dans des couleurs différentes moi en noir/rouge foncé, elle en noir/ taupe. On portait ce sac alors qu’à l’époque toutes les filles de notre âge voulaient un Lancel, un Longchamp et le fameux cuir épi de Vuitton. Ça m’émeut énormément car j’ai toujours aimé Pellegrino. C’est en entendant Arielle Dombasle parler de Pellegrino dans les années 80 que j’avais découvert son travail et étais allée acheter ce sac.

STÉPHANE VERDINO. Oui bien sûr, Le Tricorne, il y a eu le Cardinal, c’était cette époque-là. En dehors de Renaud Pellegrino, s’il y a une personne au monde qui connaît parfaitement cette maison, c’est moi. J’ai travaillé pour Renaud Pellegrino quatorze ans, six jours sur sept et parfois sept sur sept. J’ai vraiment participé grandement à l’effort collectif pour que cette maison soit ce qu’elle est aujourd’hui.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Pourquoi avez-vous quitté cette maison après quatorze ans d’une collaboration des plus fructueuses ?

STÉPHANE VERDINO. Je suis toujours très ami avec Renaud. Nous sommes extrêmement proches. Il ne se passe pas un jour sans qu’on se parle. Renaud a pris des associés fin 2005. Ils avaient une vision stratégique qui différait grandement de la mienne. D’un commun accord nous avons cessé notre collaboration. Et je suis parti créer ma marque.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Cette idée d’avancer seul en votre nom propre ne vous avait jamais taraudé auparavant ?

STÉPHANE VERDINO. Non, jamais. Sans doute parce que je suis entré dans ce métier à peine majeur et qu’à aucun moment je n’ai ressenti le besoin ou l’envie de me mettre en avant. Et que je n’avais même pas la prétention d’imaginer que je pouvais apporter quelque chose sur le marché de différent ou de meilleur.

“ON CRÉAIT DES CHOSES TELLEMENT FORTES QUE TOUT LE MONDE LES REPRENAIT”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous créez donc la marque Verdino davantage en réaction à une situation qui ne vous convient plus que parce que vous aviez l’envie profonde de volez de vos propres ailes.

STÉPHANE VERDINO. En fait, en 2006 j’ai créé ma propre maison, presque par obligation. J’avais passé quatorze ans avec Renaud Pellegrino en ayant une totale liberté de mouvements sans qu’il y ait toutes ces histoires de marketing. Jamais on n’avait fait de brief de collection! Les collections se faisaient comme ça. Si on avait rendez-vous le dimanche à 9 h du matin, il nous arrivait de terminer la dernière pièce, la veille et qu’elle nous parvienne à 5 h du matin. Il nous est arivé de présenter des sacs en kit à des acheteurs extrêmement importants comme ceux de chez Bergdorf (Ndlr : Bergdorf  Goodman, un grand magasin de New York) ou de Joyce (Ndlr : le temple de la mode à Hong Kong).

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Précisons pour les lecteurs que ce sont des espaces d’achat mythiques, des temples du luxe dans la lignée du Bon Marché, des Galeries Lafayette et du Printemps, à Paris.

STÉPHANE VERDINO. Oui, c’était la belle époque où les grands magasins américains étaient représentés par six ou sept personnes avec lesquelles on passait la journée. Aujourd’hui, une seule acheteuse se déplace quand elle se déplace et n’envoie pas son assistante ! Elle a ¾ d’heure à vous consacrer et encore !

 

Beauty Case Néo, 35€. Hors concours.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vos principaux acheteurs étaient les pays étrangers ?

STÉPHANE VERDINO. On avait énormément travaillé et la marque avait une large diffusion dans le monde. Chez Bergdorf New York, on vendait 300 pièces par saison. Ça comptait pour le marché américain. Toute cette énergie mise au service de cette marque et de cette maison qui était quasi mienne. Je crois qu’à l’époque des gens m’ont côtoyé sans savoir quelle tête avait Renaud Pellegrino. On m’adressait parfois du courrier au nom de Stéphane Pellegrino en pensant que j’étais son fils. J’ai fait paravent devant Renaud. Oui, cette maison était quasiment la mienne. J’en avais les clés, j’y allais quand je voulais. En 2006, en la quittant, je savais qu’aucune maison ne m’offrirait ce que j’avais gagné à la sueur de mon front chez Pellegrino. Que personne ne m’accorderait la confiance qu’il m’avait témoignée. Je me rappelle Linda Evangelista nue en couverture du Vogue US de septembre (Ndlr : le numéro le plus important de l’année, le plus épais et le plus riche en pages de pub) et portant juste un sac de Renaud Pellegrino. Une parution incroyable ! Une fois que t’as eu ça, tu peux même arrêter de travailler ! (rires)

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Fort de tous ces succès vous auriez pu devenir directeur artistique d’une autre maison, non ?

STÉPHANE VERDINO. Toute cette liberté, cette énergie, cette folie, cette envie…Je savais qu’aucune maison ne me les offrirait. Pendant quatorze ans, j’étais resté en dehors des pressions de marketing que peuvent subir les marques avec les journaux et tout ça. On était des électrons libres. On donnait la soupe à l’ensemble du marché parce qu’on créait des choses tellement fortes que tout le monde les reprenait. La créativité de Renaud était tellement incroyable qu’on en restait baba ! Parfois on se disait que c’était impossible qu’il aille aussi loin.

“RENAUD PELLEGRINO ÉTAIT LE SEUL À REPOUSSER TOUTES LES FRONTIÈRES DE LA CRÉATION ET C’ÉTAIT FORMATEUR”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. A cette époque bénie où le marketing ne décidait pas de tout, quelles limites vous fixiez-vous ?

STÉPHANE VERDINO. Aucune ! Seule la création comptait. Renaud faisait broder des détails en République panaménne sur les Iles San Blas par des Indiens Cunas qu’on appelle des «presque femmes» parce qu’ils se travestissent. Les Cunas cousaient avec des aiguilles rondes ce qu’on appelle des molas, des applications de popeline de coton de toutes les couleurs qu’ils utilisent eux pour faire des vêtements traditionnels. Renaud reprenait ça et faisait des papillons, des perroquets, des vagues, des roses…c’était dément ! Et je ne parle pas des bijoux en corne et bois d’ébène que plus personne n’a jamais refait !

Besaces Néo, 285 €. HORS CONCOURS.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quasiment de la haute couture.

STÉPHANE VERDINO. Oui, à ce niveau-là…Renaud Pellegrino, c’est le Manolo Blahnik de la maroquinerie, le Christian Lacroix…Il n’y avait aucune limite ! Pour Cameron Diaz qui devait se rendre à une soirée hollywoodienne, on avait fait, à la demande de Harry Winston, une pochette de satin rouge assortie à ses escarpins. La maison Harry Winston avait fait envoyer un croissant de lune plein de diamants, de 5 cm de haut, sublime ! Le camion de la Brinks est venu livrer le bijou et les convoyeurs attendaient pendant qu’on réalisait ce travail. Alors que la plupart des créateurs auraient monté le croissant de lune au milieu du rabat, Renaud, lui, en a posé les 2/3 sur le haut de la pochette et 1/3 qui en sortait libre comme l’air. Renaud était le seul à pouvoir repousser absolument toutes les frontières de la création et c’était formateur.

 “LÀ OÙ TOUT LE MONDE EN RAJOUTE, MON SEUL SOUCI C’EST D’ENLEVER”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Un tel accompagnement ne pouvait que vous encourager à rester au même niveau d’excellence.

STÉPHANE VERDINO. Oui, mais en 2006 quand j’ai dû créer ma propre maison parce que je savais le métier vérolé par le marketing et les enjeux économiques, je ne voulais pas faire des sacs façon Renaud Pellegrino. Je n’en avais pas le talent et je n’ai pas l’immense culture de Renaud. J’avais côtoyé le luxe mais ce n’était pas ce vers quoi je voulais me diriger.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment est né le style Verdino ? De quelle réflexion ?

STÉPHANE VERDINO. Je me suis demandé ce que j’avais à dire. A qui je voulais le dire et comment. Qu’avais-je à créer qui n’ait été fait ? Réécrire Les Chants de Maldoror ou Belle du Seigneur n’a aucun intérêt. Qu’est-ce que je vais pouvoir raconter ? Est-ce qu’on a quelque chose de plus à dire et qui colle plus avec l’époque dont on est le contemporain et dont on risque de devenir un acteur ? A cette époque, tous les sacs sur le marché étaient brodés, cloutés, strassés, frangés, perforés etc…

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Très chargés et très griffés.

STÉPHANE VERDINO. Oui, chargés. Et ils pesaient 5 kilos minimum même vides ! Pour moi qui suis d’obédience minimaliste et assez radicale, c’était quelque chose qui ne m’allait pas. Il y avait des choses extrêmement intéressantes sur le marché comme la baguette de Fendi, les sacs de Gucci avec le bambou…mais ça n’était pas mon truc. J’ai eu envie d’une grande simplicité, d’exprimer ce côté totalement radical. Tout ce qui n’existait pas en fait.

“SUR MES PREMIERS SACS IL N’Y AVAIT NI DOUBLURE NI TEINTURE SUR LES TRANCHES… CES CHOSES-LÀ NE DEVAIENT PLUS EXISTER”. 

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quelles influences vous ont permis de vous détourner à la fois du luxe et de la mode hyper marketée ?

STÉPHANE VERDINO. Mes maîtres à penser étaient martin Margiela, Hedi Slimane chez Dior Homme, Helmut Lang, Ann Demeulemeester… toute cette vague minimale et radicale.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Qu’ont répandue les Belges et les Japonais, entre autres.

Détail de rectangle aux 4 rivets sur cabas en cuir.

STÉPHANE VERDINO. Oui, c’est aussi toute ette période du No logo qu’Olivier Nicklaus raconte très bien dans la série «Fashion!». C’est comme ça qu’est arrivée la première ligne et c’est comme ça qu’est né le rectangle aux quatre rivets qui est évidemment un clin d’œil à Margiela et ses quatre fils. Et là où tout le monde en rajoutait dans la création des sacs, moi, mon seul souci était d’en enlever. Qu’il n’y ait pas une boucle, une frange…

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Adepte du fameux «Less is more», d’une certaine sobriété, même.

STÉPHANE VERDINO. Je ne voulais rien qui ne serve à rien. J’ai voulu enlever toutes les fioritures et sur mes premiers sacs il n’y avait pas de doublure, pas de teinture sur les tranches… tout ces choses-là ne devaient plus exister.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment la clientèle a t-elle accueilli vos créations ?

STÉPHANE VERDINO. Je me faisais insulter par les clientes parce que mes sacs n’avaient pas de doublure et que ça peluchait à l’intérieur et que ça salissait tout ! Moi je voulais que le produit soit réduit sa plus simple expression.

“LES PREMIÈRES PIÈCES N’ÉTAIENT PAS GRIFFÉES. JE N’AVAIS MÊME PAS FAIT FAIRE DE GRIFFE!”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Combien de modèles cette première collection réunissait-elle ?

STÉPHANE VERDINO. Sept. Et il y avait déjà tous ceux que vous trouvez là : la besace, le cabas, le 48 H etc…

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment avez-vous financé l’ouverture de votre maison ?

STÉPHANE VERDINO. Il n’y avait aucun financement.

 

Cabas XL Néo, 139 €.Gagnez-le !

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous aviez des économies ?

STÉPHANE VERDINO. Non, j’ai tout fait moi-même. J’ai utilisé l’atelier de Renaud pour faire les prototypes. J’avais acheté quelques peaux de cuir blanc -parce que je ne voulais être influencé ni par la matière ni par la couleur- comme un couturier travaille sur une toile blanche. J’ai présenté mes créations au Salon Première Classe, à la Porte de Versailles. J’n’avais pas trop de ronds mais j’ai tenté le coup. Le succès a été immédiat. Dès le premier jour du Salon, il s’est passé quelque chose. A la fin de la journée, on avait pris trente ou quarante commandes et on était assuré d’être dans des grands magasins et chez les détaillants multimarques de New York, Londres et Milan. Il me semble avoir fait ce salon avant même d’avoir créé la société. Je n’avais même pas de tampon pour les factures !

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous dites «On», vous étiez combien ?

STÉPHANE VERDINO. J’étais seul. J’étais juste un peu aidé par les financiers de Renaud Pellegrino qui m’avaient prêté du mobilier, mais c’est tout.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment faisiez-vous pour honorer les commandes qui affluaient ?

STÉPHANE VERDINO. J’avais déjà rencontré l’un des fabricants de Renaud et nous avions déterminé un prix en fonction des volumes de commandes.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Au nom du minimalisme vous évitez également de baptiser vos sacs, c’est bien ça?

STÉPHANE VERDINO. Effectivement, puisque je revendiquais un certain minimalisme. D’ailleurs, les premières pièces n’étaient pas griffées. Je n’avais même pas fait faire de griffe ! Ce sont mes premiers clients japonais qui m’ont demandé de les griffer à l’extérieur.

“SI MES CRÉATIONS N’AVAIENT PAS ÉTÉ DÉFENDUES, ELLES N’AURAIENT PAS FORCÉMENT ÉTÉ COMPRISES”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Parce que sans griffe on est plus facilement sujet à la copie ?

STÉPHANE VERDINO. Non, ça n’était pas tant un problème de copie que de reconnaissance. J’aurais aimé qu’il n’y en ait pas mais les Japonais et un certain nombre de marchés avaient besoin d’identifier un produit par rapport à une marque. Surtout quand le designer est vivant et que ses produits et sa maison lui ressemblent. C’est là que j’ai accepté, entre guillemets, de me mettre en avant pour promouvoir et promotionner (je sais, ce n’est pas français !) mes propres créations et les défendre. Elles étaient tellement en dehors de ce qui se faisait qu’il me fallait les défendre. Si elles n’avaient pas été défendues, elles n’auraient pas forcément été comprises.

Cosmetic Case Néo, 39€. Gagnez-La !

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quand la première boutique ouvre-t-elle ?

STÉPHANE VERDINO. La boutique s’est ouverte bien plus tard. Je trouve d’abord des bureaux, je prends des associés, on prend une boutique et je mets un an et demi à m’apercevoir qu’avec les associés, ça ne fonctionne pas. Je rachète leurs parts, je m’endette mais pour pouvoir être libre et seul.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous confirmez, s’il le fallait encore, que vous êtes définitivement un artiste et pas un moneymaker.

STÉPHANE VERDINO. Non, définitivement (Ndlr : il répète ces mots trois fois de suite, l’air songeur). Aujourd’hui la société ne m’appartient plus puisque je suis associé avec Stéphane Soulet de L’Atelier du Maroquinier qui possède également Renaud Pellegrino. Stéphane Soulet est pour moi une sorte de business angel total. C’est lui qui produit, qui m’aide à ouvrir les boutiques, à réaliser les collections, à tenir le planning de livraison mais en me laissant une liberté totale sur le choix des emplacements des boutiques, leur architecture, l’arborescence des lignes de production etc… Il me dit toujours : «Moi, je ne suis pas styliste. Si tu penses que c’est bien, on le fait».

 “LE STYLE VERDINO ? C’EST QUELQUE CHOSE DE MINIMAL, RADICAL, SIMPLISTE AVEC UN TWIST MODE ET FANTAISIE”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. La marque Stéphane Verdino a 7 ans. Quels bilans humain, artistique et économique tirez-vous ?

STÉPHANE VERDINO. Le bilan humain est génial parce que j’adore mes clientes et mes clients. Quand je vois un de mes sacs dans la rue, ça me fait toujours le même effet. Génial parce que j’ai rencontré des partenaires, des fabricants, des acheteurs, des journalistes…exceptionnels et ça, c’est juste merveilleux ! Parce que ça m’a permis aussi de faire une sorte d’introspection sur ce qu’était le style Verdino, de me dépouiller et de m’alléger d’un certain nombre de choses pour aller à l’essentiel. Parce qu’au moment où l’on doit définir un style, il est important d’être dans un entonnoir et, quelque part, d’enlever ce qui est superflu et tout ce dont on n’est pas amoureux. D’aller chercher des références parce que pour définir certaines choses, on a besoin d’éléments référents dans l’architecture, la musique, la mode…

Besace Néo, 119 €. Hors concours.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Alors comment se définit le style Verdino ?

STÉPHANE VERDINO. Ça fait longtemps que ç’a été dit mais je crois que c’est définitivement ça : minimal, radical, simpliste avec un twist mode et fantaisie.

 “JE SAVAIS QUE CE SAC ME SUIVRAIT TOUT AU LONG DE MA VIE. CE QUI M’AMUSAIT, C’ÉTAIT DE LE PROPOSER DANS DES MATIÈRES INATTENDUES”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous avez déjà cité les contemporains qui vous ont influencé ou du moins amené à réfléchir. Quelles sont, plus largement, vos références en matière d’inspiration ?

STÉPHANE VERDINO. C’est l’architecture avec Niemeyer ou Mies van der Rohe, Frank Lloyd Wright, Le Corbusier, Charlotte Perriand, Jean Prouvé… des choses qui sont maintenant très à la mode. Mais c’est aussi Matégot, designer des années 50, avec ses taules perforées qui m’inspire beaucoup quand je fais une collection perforée. Pour les références plus picturales : Fontana, Yves Klein, Mondrian, Buren, James Turrell, Joseph Beuys…Mais aussi Warhol dans le côté multiplicité. Ce sac vernis, par exemple, existe en 21 couleurs et c’est ça qui est drôle ! Le Néo existe en 10 couleurs alors qu’il n’y avait que trois modèles à la base. Cette multiplicité de couleurs et de matières peut rappeler le travail d’Andy Warhol ou des Nouveaux Réalistes. C’est aussi histoire de se moquer un peu du produit dans le sens où il était, pour moi, iconique à peine terminé. Je savais qu’il me suivrait tout au long de ma vie. Une fois ce sac créé, je n’avais pas envie de le recréer avec une poche… Ce qui m’amusait, c’était de le clouter, le perforer et de le proposer dans des matières inattendues.

Table glace claire. Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand.
Photo : Cassina© FLC/ADAGP

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comme le néoprène qui a fait l’objet d’une ligne baptisée Néo que vous avez la gentillesse de partager avec mes lecteurs. Avant d’arriver au néoprène, quelles matières avez-vous utilisées ?

STÉPHANE VERDINO. J’ai commencé avec du cuir de vachette parce que c’était la définition initiale du produit : le côté sensuel de la matière et le côté minimal de trois couleurs. Noir, blanc, marron, c’étaient les couleurs de ma première collection et je ne voulais rien d’autre ! J’adore les sacs blancs ! J’ai travaillé le cuir perforé, craquelé, le vernis, le vernis craquelé, le cuir lamé, le daim ou plutôt le cuir velours, grené, lisse…Même des cuirs qui ne ressemblaient pas à des cuirs, façon velours côtelé, pied-de-poule ou Prince-de-Galles. Quelles que soient les matières, je n’ai jamais abandonné le trio de couleurs initiales qui constituent un peu l’identité de la marque.

Fontana.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Aujourd’hui à voir les couleurs vives de Néo on pourrait penser que vous les avez toujours travaillées.

STÉPHANE VERDINO. Initialement, je ne tenais qu’au noir, au blanc et au marron le plus foncé possible. Eventuellement un marine. L’acheteuse des Galeries Lafayette m’ayant tanné pendant deux saisons pour avoir de la couleur, j’ai fait des sacs de couleurs rouge, orange, vert mais ça ne m’amusait pas plus que ça. Je ne voulais pas faire de couleur… un gris, à la rigueur !

“JE VEUX QUE LA PERSONNE QUI ENTRE DANS LA BOUTIQUE SOIT APPELÉE PAR LE PRODUIT ET NON PAR LE NOM”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Oui mais sans la couleur vous n’auriez pas fait exploser le côté sensuel et glam des sacs métallisés !

STÉPHANE VERDINO. C’est vrai je rechignais à faire des couleurs et puis je suis tombé sur un cuir qui m’amusait beaucoup parce qu’il y avait 14 coloris. C’était du cuir métallisé. Ça n’existait pratiquement pas et j’ai trouvé que ça ressemblait à une boîte de bonbons. Et dans ma petite tête de revanchard et de trublion, je me suis dit : «Vous voulez de la couleur ? Eh bien, vous allez en avoir!». Et donc, j’ai gardé mes cuirs de couleur noir, blanc et marron et, à côté, j’ai lancé la collection de lamés qui s’appelait Bollywood. Quatorze couleurs métallisées les plus folles qui soient ! Vert, rose fuchsia, bleu électrique… Et ç’a été une hystérie sur le salon. On était cinq et on se jetait les sacs d’un commercial à l’autre tant ils plaisaient. Il y avait une file d’attente incroyable.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Etes-vous parvenu à proposer des prix abordables ?

STÉPHANE VERDINO. On a toujours eu à peu près les mêmes prix. Je n’aime pas vendre des choses chères ! Ça n’m’amuse pas. Donc entre 190 et 250 euros pour un cabas selon la matière utilisée. Ce n’est pas excessif pour du made in France. Je veux que la personne qui entre dans la boutique soit appelée par le produit et non par le nom. Il n’y a pas de nom à l’extérieur sinon en tout petit…et c’est plus pour le facteur qu’autre chose ! Une fois qu’elle est à l’intérieur de la boutique, on lui parle de la marque mais je ne veux pas qu’elle rentre parce que c’est une boutique Verdino. Si ce qu’on représente à l’intérieur n’a pas d’intérêt, alors ce n’est pas important que ce soit une boutique Verdino.

 

La boutique Stéphane Verdino, 5 rue Gustave Courbet, Paris.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. La création prévaut contre la marque ?

STÉPHANE VERDINO. Oui et puis ce sac qui existe depuis sept ou huit ans est un peu entré dans l’inconscient collectif. Plein de gens qui rentrent dans la boutique savent qu’ils ont vu ce sac sans savoir ce que c’est. Des gens se croisent dans la rue et constatent qu’ils ont le même sac (jamais de la même couleur ni de la même matière parce qu’on fait suffisamment de choses différentes) mais ils ne savent pas que c’est un Verdino. La seule chose importante c’est que c’est mon nom de baptême et que je suis et serai toujours là pour défendre mes créations et les expliquer.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Vous avez évoqué l’importance de la griffe pour certains marchés. Quels sont les autres pays où la marque est appréciée ?

STÉPHANE VERDINO. On a une très belle clientèle en France et dans les pays asiatiques, notamment au Japon. Excusez-moi, j’ai très envie d’aller embrasser ma cliente…

(NDLR : A ce moment-là deux fidèles clientes entrent dans la boutique. Elles portent toutes deux un sac Verdino et en achèteront deux chacune. L’une pour une troisième amie qui n’a pu venir et a demandé qu’on lui ramène un sac «bleu ou rouge, n’importe lequel !»; l’autre pour sa fille. Elles saluent Stéphane Verdino, le félicitent, se réjouissent de l’ouverture d’une boutique de ce côté de la rive droite et m’avouent posséder une quarantaine de sacs dont la moitié dessinés par le créateur).

“TRAVAILLER LE NÉOPRÈNE ME DONNE LA POSSIBILITÉ DE DONNER LA VRAIE IDÉE DU CABAS VERDINO TEL QU’IL A TOUJOURS ÉTÉ MAIS AVEC UNE MATIÈRE RÉVOLUTIONNAIRE”.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Certains de mes lecteurs vont jouer et gagner un article de la ligne Néo. Que pouvez-vous nous dire de cette nouveauté technique ?

STÉPHANE VERDINO. Néo est né il y a trois ans et c’est un vrai succès international qui a remis la maison sur le devant de la scène. C’est une petite ligne qui peut quasiment exister seule. Et si jamais dans les mois ou années à venir on avait l’envie d’ouvrir des petits modules de boutiques autour de Néo, ça pourrait fonctionner. Un peu comme ce que fait Comme des Garçons avec Pocket et Black. A sa création, Néo était une ligne beachwear totalement prévue pour la plage, avec un grand cabas qu’on pouvait emmener sur le sable, en bateau, partout et cette trousse de beauté immense pour ranger le maillot mouillé et les tongs. C’était le truc lavable, retournable… Cette collection connaissant un grand succès, je l’ai développée et sont nés le sac à dos, la besace, le 24h, les trousses…

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quelles sont les nouveaux articles créés pour l’été 2013 ?

STÉPHANE VERDINO. La nouveauté c’est le porte I-Pad, le porte ordinateur. Les trois trousses de beauté : la mini-trousse de toilette, la trousse de beauté et une mini-trousse où l’on glisse quelques p’tites choses comme un téléphone, un poudrier, des clopes… C’est le côté intime des choses qu’on ne veut pas montrer.

Trousses et étuis Néo, Stéphane Verdino. GAGNEZ-LES !

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Comment est née l’idée de cette ligne en néoprène et aux couleurs vives ?

STÉPHANE VERDINO. J’étais à un salon de vente de matières avec un fournisseur italien qui me présentait ses collections. Dans un coin de la pièce, je répère cette matière : une espèce de gomme avec un jersey à l’intérieur qui le rendait assez souple et très sensuel. Je demande ce que c’est et j’apprends que c’est une matière dont on recouvre les matelas de bateau parce que c’est assez agréable. Le néoprène ne gardant pas la chaleur, les filles ne risquent pas de se brûler les cuisses. C’est lavable, étanche et ça résiste à l’eau. Trouvant la matière assez volupteuse et très agréable, j’ai demandé quelques morceaux pour faire un essai. Ce fournisseur me donne les couleurs les plus violentes qu’il avait. Une semaine plus tard, l’usine me livrait les cabas Néo. J’ai eu un véritable choc en ouvrant le carton ! Cette matière permettait de couper bord franc alors que toutes les autres matières synthétiques vous obligent à remborder, ce qui donne un côté maroquinier qui ne me plaît pas particulièrement. D’un seul coup, cette matière me permettait de donner exactement le même rendu aux sacs de cuir et aux sacs de synthétique, et d’offrir pour 99 euros – quitte à m’asseoir sur une partie de la marge- un sac totalement identique à celui de 200 euros en cuir. Je ne voulais pas tromper la clientèle en lui donnant un produit qui serait modifié de par la technicité. Travailler le néoprène me donne la possibilité de donner la vraie idée du cabas Verdino tel qu’il a toujours été mais avec un matériau révolutionnaire puisque personne n’avait jamais utilisé de néoprène dans les sacs.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Cette matière blanche qu’on trouve à l’intérieur, c’est une doublure rajoutée ?

STÉPHANE VERDINO. Non, pas du tout, c’est ce fameux jersey qui lui donne cette rondeur. C’est contrecollé. La matière est brute comme j’aime. La pellicule de caoutchouc qui est dessus est teintée dans la masse et ensuite contrecollée avec un jersey qui lui donne cette résistance. Si on cousait le caoutchouc seul, on le déchirerait. Là, il est armé par ce jersey.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Ce caoutchouc est-il lavable ?

STÉPHANE VERDINO. Oui, à la main avec une éponge humide. Certaines clientes disent qu’elles le lavent en machine, à froid. Elles mettent le sac dans la housse avec laquelle il est vendu, le placent dans le lave-linge et le ressortent tel quel.

LEBLOGFEMMEQUIRIT. (sur un ton dubitatif) Oui, c’est le genre de conseil que je donnerais à ma pire ennemie si elle portait le même sac que moi ! Vous avez fait l’expérience ?

STÉPHANE VERDINO. Jamais testé ! Et je ne suis pas sûr que ça se fasse. Je ferai un jour le test. Si je dis que c’est possible à 0°C, dans une housse et sans essorage, je sais que certaines passeront à 40 avec essorage et sans la housse et affirmeront que ça me marche pas ! Donc je n’ai pas encore essayé.

(C’est sur cette note destinée aux ménagères, dont je fais partie, que se termine cet entretien avec Stéphane Verdino que vous retrouverez prochainement dans les pages du blogfemmequirit à l’occasion de la présentation de sa collection automne-hiver qui est juste à mourir ! Ai-je assez de mains pour porter du Verdino ? Non, mais je suis prête à m’en faire greffer.)

La boutique S.Verdino, 5 rue Gustave Courbet.

COMMENT JOUER ?

-Liker cette page.

-Liker, si ce n’est déjà fait le Facebook de Stéphane Verdino en précisant  que vous venez de la part du Blogfemmequirit.

-Pensez, comme je vous l’ai demandé lors du précédent post intitulé Jeu Stéphane Verdino : gagnez 7 sacs et accessoires de la ligne Néo, à me dire pourquoi c’est vous qui devez gagner un article Néo.

-Répondez dans l’espace commentaires tout en bas ce cette page et UNIQUEMENT là aux questions suivantes avant le mardi 27 août à 7h30. Les gagnants seront tirés au sort. Je rappelle que la personne qui m’a laissé un commentaire il y a quelques semaines à la page Plaisirs Essentiels (14) figure d’emblée sur la liste des gagnants.

1-Pourquoi la ligne Néo s’appelle-t-elle ainsi ?

A-A cause de la matière néoprène dans laquelle elle est coupée.

B-Parce que N et E sont les dernières lettres de Stéphane et O la dernière de Verdino.

C-Parce que Néo est un préfixe qui signifie nouveau.

D-En hommage à Néo, le personnage de Matrix, film préféré de Stéphane Verdino.

2-Dans quelle grande maison de maroquinerie Stéphane Verdino a t-il débuté ?

A-Longchamp.

B-Lancel.

C-Lamarthe.

D-Loewe.

3-Quatre rivets dans un rectangle sont la signature de Stéphane Verdino en hommage à :

A-Yves Saint-Laurent.

B-Martin Margiela.

C-Christian Dior.

D-Hedi Slimane.

Quelques règles à retenir.

Comme toujours avec leblogfemmequirit, tout le monde peut jouer  : que vous résidiez en Corse, dans la Nièvre, à Paris ou dans les Dom-Tom…vous êtes les bienvenus. Un seul lot par adresse postale sera attribué. Vous pouvez choisir la couleur qui vous plaît, Stéphane Verdino essaiera de vous satisfaire dans la limite des stocks disponibles, bien sûr. Les noms des gagnants seront publiés sur la page Facebook leblogfemmequirit de la façon suivante : prénom + initiale + ville de résidence. Exemple : Sophie D. de Chartres. Bonne chance.

 

 

 

 

 

 

 

 

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43 réponses à Jeu Stéphane Verdino : gagnez 7 articles de la ligne Néo, mon coup de cœur de l’été !

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