Je supporte pas les bleus : un spot qui tape sur les violences conjugales

“Je ne supporte pas les bleus”, c’est l’aveu de Domenech et d’une vingtaine de personnalités du foot, des médias, de la chanson et du ciné, à quelques jours de l’Euro 16. Un spot intelligent qui entend nous alerter contre les violences conjugales.

Je ne supporte pas les bleus, cette video au point de départ ambigu est un vrai coup de poing contre le silence et l’indifférence autour de la  question des violences conjugales. Elle interpelle, surprend, choque…jusqu’à sa chute qui réveille nos consciences : près de dix femmes, indique l’association Elle’s imagine’nt, à l’origine de cette campagne, décèderont sous les coups de leurs partenaires pendant la compétition de foot.  Une tragédie qui, ne soyons pas dupes, se poursuit toute l’année quels que soient les événements puisque 40% des homicides de femmes sont le fait de leur conjoint (voir encadré sur les chiffres de la violence conjugale).

70 % des agressions conjugales ont lieu alors qu’aucun des deux partenaires n’a bu

Domenech ne s’est pas engagé seul dans ce combat salutaire, de nombreuses personnalités du foot (Franck Leboeuf), des medias (Christian Jeanpierre, Hervé Mathoux, Estelle Denis, Laurence Ferrari, Camille Combal), du cinéma (Karole Rocher) et de la chanson (Oxmo Puccino)…ont enfilé un maillot bleu pour entonner cet hymne qu’ils entendent faire résonner aux oreilles du plus grand nombre. Des principaux concernés (femmes et enfants battus) aux témoins qui ne pensent pas toujours à signaler et dénoncer ces agissements barbares. Alors, on rejoint Domenech et on le clame, nous aussi : je suis contre les bleus!

LES VIOLENCES CONJUGALES EN CHIFFRES (extrait du site Elle’s imagine’nt)

• 3 % des femmes déclarent avoir subi des actes de violence au sein du couple (Observatoire National de la Délinquance 2009)

1 femme sur 10 est touchée par la violence conjugale. (Enquête nationale sur la violence faite aux femmes ENVEFF 2000)

• Au cours de sa vie, plus d’une femme sur cinq a subi de la violence physique et/ou sexuelle dans le cadre d’une relation de couple. Deux femmes sur cinq ont subi de la violence psychologique au cours de leur vie. Plus d’une femme sur deux connaît dans son entourage au moins une femme qui a été frappée au cours de sa vie par son mari ou ami. (Suisse)

• 40% des homicides de femmes sont le fait de leur conjoint

• 1 femme meurt tous les 2,5 jours sous les coups de son mari.

• 60 % des appels Police Secours de Paris concernent les violences conjugales. (Enquête des Droits des Femmes 1988 – Secrétariat aux Droits des Femmes)

70 % des agressions conjugales se sont produites alors qu’aucun des deux partenaires n’avait bu. (Enquête commandée par Nicole PERY, secrétaire d’État aux droits des femmes, publiée en juin 2002)

• Les violences intra conjugales sont très mal rapportées : un cinquième des victimes de violences physiques et le tiers des victimes de violences sexuelles n’ont pas porté plainte, ni enregistré de main courante, ni parlé à qui que ce soit (ami, médecin ou association). Quand les femmes confient l’agression qu’elles ont subie, c’est plus souvent à un proche ou un ami (47 % pour une agression hors ménage, 42 % dans le ménage) ou à un professionnel (19 % dans les deux cas) qu’à la police. Tout se passe comme si elles cherchaient davantage à être comprises et soignées que vengées, ou comme si elles n’avaient pas confiance dans les chances de voir leur agresseur puni. (INSEE 2007)

• La violence physique dans les relations intimes s’accompagne souvent de harcèlements psychologiques et, dans un tiers à la moitié des cas, d’agressions sexuelles. (Dossier d’information de l’OMS – Octobre 2002)

• Dans plus de la moitié des cas, les enfants sont témoins des scènes de violences (Enquête nationale sur la violence faite aux femmes ENVEFF 2000)

• Dans 40 % des cas, les violences conjugales commencent pendant la grossesse ou sont plus graves pendant la grossesse pour les 2/3 des femmes. Après la naissance le nouveau-né se retrouve doublement en danger, par la violence du père qui peut s’abattre sur lui (dans 3 cas sur 4 de violences conjugales), et par les violences que la mère subit (dans 90 % des cas les violences conjugales continuent après l’accouchement).

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