Jean-Pascal Lacoste : “Monter sur scène pour faire un one-man-show, pourquoi pas ?”.

Jean-Pascal Lacoste de Section de Recherches, sur TF1 se verrait bien sur les planches d’un théâtre. En version solo et rigolo. Au fait, qu’est-ce qui fait rire Jean-Pascal Lacoste ?

Jean-Pascal Lacoste photographié par Alberto Boco Gil © TF1.

Jean-Pascal Lacoste, on l’a d’abord connu en Jipé, faux apprenti chanteur mais vrai râleur (et branleur ?) de la première édition de la Star Ac’ en 2001, sur TF1. Depuis, l’ex-sauveteur nautique du Corps des Pompiers de Saint-Jean-de-Luz a fait du chemin et pris de sages décisions. Le succès du single L’Agitateur (plus d’1 million de copies vendues)  n’a pas fait de lui un chanteur et le Luzien ne s’est, à ce sujet, jamais fait d’illusions. Refusant de «capitaliser» sa soudaine popularité (en enregistrant un second album alors qu’il reconnaît n’avoir aucune disposition pour la discipline ou signant des livres qu’il n’aurait pas écrits), Jean-Pascal Lacoste a préféré apprendre dans l’ombre de comédiens confirmés, un métier dont il rêve désormais d’explorer d’autres facettes.Personnage récurrent de Section de recherches depuis 2006 (TF1 rediffusera 3 épisodes le jeudi 12 juillet à 20h50 ), Jean-Pascal Lacoste, aujourd’hui âgé de 33 ans, envisage également de faire du one-man-show. Puisqu’il souhaite faire rire, leblogfemmequirit a voulu savoir ce qui le faisait rire.

“Je ne veux pas arnaquer les gens avec n’importe quoi sous prétexte que j’ai envie de faire de la scène !”

LEBLOGFEMMEQUIRIT. Quelle est votre définition de l’humour ?

JEAN-PASCAL LACOSTE. L’humour, c’est la capacité de se moquer de soi-même avant de rire des autres. Quand on sait se moquer de soi-même on arrive forcément à faire rire les autres. Et si on le fait gentiment, c’est encore mieux. Je pense que toutes les grandes personnalités du rire se sont d’abord moquées d’elles-mêmes avant de se foutre de la société.

LBFQR. Qu’est-ce qui vous fait rire au quotidien ?

J-P.L. Je ris pour tout et rien. La vie, la politique, tout me fait rire.

LBFQR. Et qu’est-ce qui vous fait rire depuis toujours ?

J-P.L. Je suis fan des Bronzés que je peux regarder 400 fois par an. François Damiens me fait hurler de rire avec ses caméras cachées(Ndlr : Les caméras cachées de François L’Embrouille) depuis qu’il m’a piégé dans un taxi, il y a dix ans. Je me fends la poire devant les mimiques de Dujardin faisant le chameau.

LBFQR. Quels humoristes de la nouvelle génération vous font rire ?

J-P.L. Je vais faire 34 ans et je ne connais pas ceux qui ont mon âge ou moins. Ce que je constate c’est qu’avant, il y avait plus de liberté dans les sketches. Les Inconnus, que j’adore, parvenaient à faire rire sur tout : les problèmes d’immigration, la couleur des gens…Aujourd’hui, tu fais ça, c’est limite si on ne te fout pas au trou ! J’ai l’impression qu’aujourd’hui, c’est plus ficelé. J’aime beaucoup Gad Elmaleh et Nicolas Canteloup et évidemment Bigard qu’on n’a pas vu depuis longtemps, malheureusement.

LBFQR. Bigard est en tournée en régions où il rôde N°9, son nouveau spectacle qu’il jouera au Palais des Glaces, à Paris, le 24 août.

J-P.L. C’est vrai ? C’est pas une blague ? Oh lala, il me manque Bigard, je l’adore ! J’aime sa manière osée et parfois crue d’expliquer les choses. C’est franco de port. J’aime tout ce qu’il fait ! Sa collaboration avec Baffie a donné des textes géniaux. Où que je sois, je ferai tout pour aller le voir le 24 août !

LBFQR. Quel type d’humour pratiquez-vous ?

J-P.L. J’essaie de faire attention de ne pas froisser les gens. Je ne me moque pas des choses graves dont on ne peut pas rire.

LBFQR. Comme quoi par exemple?

J-P.L. J’ai un pote qui, dernièrement, faisait des vannes sur la série de meurtres perpétrés par Merah. C’est le genre de choses sur lesquelles je préfère prendre de la distance. On marche sur des oeufs avec le risque d’en casser ! La maladie, c’est pareil, c’est quelque chose que j’ai du mal à prendre à la rigolade. Il y a chez moi des limites à ne pas dépasser.

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LBFQR. Qu’est-ce qui ne vous fait pas rire du tout au risque de vous fâcher ?

J-P.L. Quand les gens râlent contre la France. Je leur dis d’aller se casser la jambe ailleurs et de tester comment on va les soigner, les prendre en charge et tout le reste !

LBFQR. Vous êtes de ceux qui pensent qu’on ne peut pas rire de tout ?

J-P.L. Non, on ne peut pas. Enfin, si mais en ne dépassant pas certaines limites que j’ai définies.

LBFQR. Qu’y a-t-il de plus drôle dans votre personnalité ?

J-P.L. C’est pas à moi de le dire. Je n’sais pas. Je suis content même quand il pleut. Je suis toujours de bonne humeur.

LBFQR. Vous êtes au quotidien le copain sympa et plutôt marrant. A quel moment de votre vie vous êtes-vous aperçu que vous aviez ce trait de caractère ?

J-P.L. Tout petit à l’école et aussi face à mes parents. Je me souviens d’un repas familial où je piquais des bouts de jambon dans les assiettes en disant des trucs drôles. Je devais avoir 14 ans et mon père me disait : «Va à Paris, va montrer que tu es drôle !». A l’école, les profs me répétaient : «Ça, pour amuser la classe, c’est le meilleur, mais pour retenir les leçons !». J’étais le clown qui, pour sécher l’école, a réussi à «enterrer» trois fois un pote de mon père.

LBFQR. Vous vous verriez faire du one-man-show comme le font de plus en plus de personnalités de la télé comme Arthur, Cauet, bientôt Julien Courbet  et Christophe Dechavanne qui en formulé le vœu?

J-P.L.Un one-man-show, pourquoi pas ? Mais il faut que ça soit bien écrit. On me l’a déjà proposé il y a quatre, cinq ans mais je n’avais pas la matière nécessaire à construire tout un show. J’y songe, c’est vrai et on m’y encourage. Je commence à prendre des notes, j’empile des choses… L’humour dépend des générations, de l’actu aussi, après, il faut savoir comment on raconte tout ça.

LBFQR. Et vous parleriez de quoi sur scène ?

J-P.L. Je parlerais de la vie en général et de la mienne bien sûr, tout en gardant un jardin secret. Je voudrais faire quelque chose de drôle à partir de choses sérieuses. J’ai surtout envie de partage avec le public. Je ne veux pas arnaquer les gens avec n’importe quoi sous prétexte que j’ai envie de faire de la scène ! C’est comme quand on m’a proposé d’écrire ma biographie ! Pour moi, il n’est pas question d’arnaquer les gens de 15 ou 20 euros pour un livre où il n’y a aura rien !

LBFQR. Et vous vous orienteriez plutôt vers un stand-up déroulant votre vie ou vers des sketches avec des personnages ?

J-P.L. J’irais plutôt vers des sketches en intégrant des images et toutes sortes de visuels. Dujardin a eu un Oscar sans prononcer un mot; moi, dans Section de Recherches, je n’ai rien dit pendant quatre ans et je n’ai rien eu !

LBFQR. Quand, où et pourquoi avez-vous ri la dernière fois ?

J-P.L. Hier soir, sur le tournage de Section de Recherches, j’ai eu un fou rire nerveux avec Xavier Deluc au moment des répétes. On interprétait une scène, c’est parti d’une connerie et on s’est lâché. C’était d’autant plus drôle que l’organisation est assez stricte et carrée sur le plateau.

LBFQR. Quelles sont vos humoristes femmes préférées ?

J-P.L. Virginie Hocq est époustouflante dans le sketch d’une femme qui fait la liste des courses pendant que son mari la prend en levrette. Elle arrive à interpréter ça sans une once de vulgarité alors que le truc pouvait être scabreux. Et Foresti, évidemment. Ce que j’aime chez Hocq et Foresti c’est que ce sont toutes les deux des femmes fortes.

LBFQR. Quels hommes vous font rire ?

J-P.L. Canteloup, Bigard, Gad Elmaleh. Je reste un peu sur ces acquis-là même si je surveille les jeunes pousses.

LBFQR. Pensez-vous qu’il y a un humour féminin et un humour masculin ?

J-P.L. Oui, je pense. Quand tu vois un mec sur scène, il sort des conneries sur les gonzesses, et on en rit. Idem pour les femmes quand elles parlent des hommes à leur manière. Il y a un côté macho chez les uns auquel répond un côté féministe chez les autres. C’est une «rivalité» qu’on retrouve bien dans les sketches que jouaient Jean Dujardin et Alexandra Lamy dans Chouchou et Loulou (Ndlr: Un gars, une fille). Alors oui, il y a un humour féminin et un autre masculin et le sketch de Virginie Hocq sur la liste des courses, je ne suis pas sûr qu’un mec l’aurait écrit aussi subtilement.

LBFQR. Quelle est votre comédie préférée ?

J-P.L. Dikkenek, c’est du cinquième degré (Ndlr: film franco-belge d’Olivier Van Hoofstadt avec Jean-Luc Couchard, François Damiens, Florence Foresti, Marion Cotillard, Mélanie Laurent, Jérémie Rénier…). ! J’ai adoré Very bad trip, Mon beau-père et moi avec Ben Stiller et De Niro…

LBFQR. Quel est le livre (roman, théâtre, BD, poésie…) qui vous fait rire ?

J-P.L. Je ne lis ni BD ni livre mais je regarde beaucoup de films et je peux voir le même dix fois s’en m’en lasser. Et même plus encore depuis que je suis comédien.

LBFQR. Quelle est votre réplique drôle préférée ? (citation de film, livre, sketch…)

J-P.L. C’est une réplique de Gérard Darmon dans Astérix et Obélix, Mission Cléopâtre. Darmon dit : «Pas de pierres, pas de construction. Pas de construction, pas de palais. Pas de palais… pas de palais». Je n’arrête pas de déconner pendant le tournage de Section de Recherches avec Virginie Caliari, à cause de cette phrase. A un moment, Virginie et moi devons dire: «pas de papier»… mais nous pensions tous les deux à «pas de palais, pas de palais»… donc, là encore, grosse poilade.

LBFQR. De quelles personnes connues ou non aimez-vous entendre le rire et pourquoi ?

J-P.L. Bonne question ! Ma fille Kylie (Ndlr: sa fille de 4 ans née de son mariage avec Jennifer, une jolie Californienne qui pourrait être la petite sœur de Penélope Cruz) , mais aussi ceux de mes potes mêlés au mien.

LBFQR. Si vous deviez partir sur une île déserte quels humoristes emmèneriez-vous avec vous ?

J-P.L. Déjà, c’est pas un humoriste que j’emmènerais mais une balise Argos, un mégaphone, et le DVD de Seul face à la nature (Man vs. Wild, Ultimate Survival), l’émission de Bear Grylls. J’apprendrais quelle feuille d’arbre il faut ceuillir pour soigner une dent pourrie, ce que je peux guérir ou du moins calmer avec un frangipanier…Avec Bear Grylls, on se sort de toutes les merdes !

LBFQR. Si vous deviez vous réincarner en humoriste dans la peau duquel voudriez-vous renaître ?

J-P.L. Ça dépend. Soit on vise une carrière courte mais efficace, soit une plus longue où l’on s’ennuie un peu. J’aimerais bien avoir un parcours comme celui de Louis de Funès ou Fernandel qui ont marqué leur génération et les suivantes.

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