Carine Roitfeld, son nouveau magazine CR Fashion Book et ses femmes qui rient.

CR FASHION BOOK le nouveau rendez-vous de Carine Roitfeld à mi-chemin entre le magazine et le livre est en kiosque depuis quelques jours. Ses deux couvertures affichent les visages épanouis de deux femmes qui rient…

Les deux couv’ de CR Fashion Book Issue 1 Rebirth

 

C’est en effectuant ma visite dominicale chez WH.Smith  que je suis tombée sur CR FASHION BOOK Issue 1 Rebirth, le magazine tant attendu de Carine Roitfeld qui nous avait laissés sans nouvelles éditoriales depuis son départ de Vogue, il y a bientôt deux ans et la publication d’Irreverent en octobre 2011.

Ce semestriel de plus de 300 pages, qui pèse son poids d’annonceurs défilant par ordre alphabétique, est doté de deux couvertures shootées par Bruce Weber, également réalisateur de Hush little baby don’t you cry, sublime video racontant en mouvement ce que les deux couvertures ne peuvent que figer. L’une, en noir & blanc mat, affiche le sourire du top Kate Upton, des poussins plein les mains, la poitrine gonflée par le désir de rire. L’autre, en couleur également mate, saisit le  grand éclat de rire de la jeune Audrey Harrelson coiffée d’un bonnet à oreilles de lapin et portant un bébé trop lourd pour ses mains de petite fille. L’une et l’autre illustrant une sorte de maternité impossible : les tops ne pondent pas d’œufs et  logiquement, les petites filles ne mettent pas au monde des bébés qu’elles peinent à soulever. Kate semble s’en amuser et si Audrey explose devant l’objectif de Weber c’est aussi parce qu’elle est surprise par ce bébé privé de couches qui urine sur elle.

Deux couvertures fraîches et gaies, pleines d’espoir et de sérénité. En tout cas très nature. Nul doute qu’une fois posé sur la table du salon, on regardera l’une ou l’autre et retournera ce mag-book (comment appeler autrement ce magazine + book ?) avec le sentiment d’en avoir acheté deux. Et donc de s’en lasser moins rapidement.

En ce qui me concerne, c’est la photo de Kate Upton qui m’a attirée sans même que je réalise qu’il s’agissait du nouveau magazine de Carine Roitfeld dont les initiales sont pourtant inscrites en lettres d’or. Kate Upton femme qui rit m’a fait penser à l’improbable fille qu’auraient pu avoir Kim Wilde et Drew Barrymore qui sait ce que renaître signifie.

Qu’on regarde du côté de Kate ou celui d’Audrey, ces deux femmes qui rient sont heureuses de célébrer Rebirth (renaissance), thème principal de ce premier numéro imaginé par Carine Roitfeld au moment où elle a appris qu’elle allait être grand-mère. L’ex-rédactrice en chef de Vogue Paris confie avoir été envahie par l’idée de naissance et de renaissance, au point de voir des bébés et des femmes enceintes absolument partout. La future maman, sa fille Julia Restoin Roitfeld pose d’ailleurs ventre nu, épaules recouvertes d’un Perfecto en cuir devant l’objectif de Sebastian Faena pour une photo noir & blanc sur fond noir qui illustre l’édito de sa mère.

Pour ce premier numéro de CR Fashion Book, rédigé intégralement dans la langue de Shakespeare (à l’exception d’un texte en japonais sur le musicien Ryuichi Sakamoto, mais également traduit en anglais) Carine Roitfeld a évité d’aller là où on l’attendait. Tournant le dos au papier glacé des féminins haut de gamme, elle a opté pour celui plus épais et presque brut des revues dont on n’arrache pas les pages comme XXI (Ving-et-un), par exemple. Du porno-chic, esprit qu’elle a créé et incarné et poussé à l’extrême avec son complice Mario Testino, Roitfeld n’a gardé que le chic. Testino n’est d’ailleurs pas de la partie,  Inez Van Lamsweerde &Vinoodh Matadin non plus, un contrat d’exclusivité les retenant du côté de Condé Nast, éditeur de Vogue.

Outre Bruce Weber, la rédactrice en chef et fondatrice de CR Fashion Book a pu compter sur l’œil inspiré de Jean-Baptiste Mondino, Karl Lagerfeld, Tom Ford, Michael Avedon petit-fils de Richard, Brigitte Nierdermair…Pour les articles, Roitfeld n’a pas formaté son mag-book selon les sommaires classiques des féminins avec de la beauté ici, de la déco là et de vrais morceaux de culture au milieu pour faire sérieux. La styliste a ouvert ses pages à Amanda Harlech, muse de Lagerfeld, aux comédiennes Kirsten Dunst et Anne Hathaway et, de façon plus inattendue à la charismatique figure spirituelle indienne Amma-Mata, entre autres…

De la mode, il y en a évidemment et essentiellement mais les productions tendent davantage vers une esthétique apaisée, éloignée du culte de la performance et d’une certaine domination. La renaissance ne va pas sans un certain dépouillement. C’est beau, c’est généreux sans déborder de crème et mener à l’indigestion. J’adore, j’adhère.

Ah, à propos de dépouillement, ceux qui ne goûteront pas le style de la nouvelle Carine reprocheront à ce  plaisir pour l’œil de ne pas l’être  pour le portefeuille puisque ce semestriel coûte… 15,99€. Peut-être réserveront-ils un meilleur accueil à la ligne de make-up que la styliste a créée pour M.A.C et qui sera disponible d’ici quelques jours (Voir à ce sujet l’article d’Anaïs Giroux Carine Roitfeld collabore avec M.A.C sur L’Express.fr). A vous de choisir si vous préférez vous en mettre plein la vue avec un mag-book ou plein l’œil avec les palettes, crayons et autres instruments qui vous aideront à reproduire le mythique  smoky eye version Carine Roitfeld.

 

 

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