Axelle Red poursuit sa tournée discrètement en marge des medias devant un public fidèle et respectueux de ses choix. Ceux qui l’aiment ont déjà écouté Rouge Ardent son dernier LP, ne leur reste plus qu’à acheter Fashion Victim l’album photos de ses looks en studio, sur scène et à la ville.
Je m’étais jurée d’aller voir à Hasselt (Belgique) l’exposition que le Musée de la Mode consacrait du 26 janvier au 2 juin dernier à Axelle Red, native de cette ville. L’ami avec lequel j’avais prévu de m’y rendre ayant repoussé une fois, trois fois, X fois l’expédition que j’ai à mon tour maintes fois différée, j’ai renoncé à ce voyage. Aussi, quand Axelle Red Fashion Victim (Editions Lannoo), le catalogue de l’expo, est enfin paru, l’été dernier, je me suis précipitée chez WH Smith pour l’acheter. J’avais hâte de retrouver en images Axelle Red qui en matière de mode cultive la même exigence qu’en musique. Une inspiration jamais tarie, un grand respect de ses maîtres et idoles, des choix qui s’affranchissent des “tendances”, une présence forte sans être tapageuse et un incomparable sens du style.
Axelle Red -Fashion Victim est un très beau livre de photos, format cahier d’écolier, qui rend parfaitement compte des choix pointus mais pas prétentieux de la chanteuse et musicienne flamande. Passionnée de mode sans pour autant donner de leçons-on sait juste qu’Axelle Red évite

Veste Véronique Leroy, top Martin Margiela, jupe Martine Sitbon, escarpins vintage.© Annette Aurell.
les grandes enseignes et les marques éditant des pièces en grande série- cette femme engagée auprès de l’Unicef s’est imposée depuis le tube Sensualité (CD Sans plus attendre, 1993) comme l’ambassadrice de la mode belge. Les vêtements de ses compatriotes Véronique Leroy, Martin Margiela, Olivier Theyskens,
Christian Wijnants, Ann Demeulemeester, A F Vandevorst, Tim Van Steenbergen, Véronique Branquinho ou Bruno Pieters et les chapeaux du modiste Elvis Pompilio ont largement contribué à bâtir son image tout au long de ses vingt ans de carrière. Soutenir des créateurs belges (ses deux derniers coups
de cœur sont la styliste Carine Lauwers et la créatrice de bijoux Olivia Hainaut) ne l’a pourtant pas empêchée d’ouvrir son dressing à des talents venus d’autres horizons comme Martine Sitbon, Helmut Lang, Haider Hackermann, Jan Welters ou Rick Owens. Ce qu’il y a de bien dans la collection d’Axelle
Red, c’est qu’elle procède d’un choix, d’une réflexion et que sa propriétaire se fiche de l’air du temps. Didier Vervaeren, Directeur artistique du Centre Mode and Design à Bruxelles et Commissaire de cette exposition, résume mieux que quiconque la passion réciproque entretenue entre la chanteuse et la mode. “En réalité,
les fashion victims telles qu’on les qualifie aujourd’hui ressemblent plus à des entasseuses compulsives de produits de mass-market copiés-galvaudés-collés qu’à des observatrices assidues de défilés. Si Axelle enchaîne à son dressing les pièces maîtresses, saison après saison, elle ne les vénère pas. Elle vit ses
vêtements, exploite ses accessoires. La mode doit la servir, pas le contraire”. Un belle définition du style à laquelle je peine à associer beaucoup de célébrités. Qui dans le monde de la musique, du théâtre et plus largement du spectacle peut se targuer d’imprimer une présence textile aussi forte ? Des person-
nalités “bien habillées” dans le showbiz, il y en a: mais j’ai trop souvent l’impression d’entendre et de voir dans chaque détail de leurs tenues, le conseil et la patte d’une styliste professionnelle qui fait du placement de marques et leur impose ses choix en se souciant si peu des leurs. Si je devais
citer les noms de celles qui me semblent les plus inventives dans la définition de leur style et, partant, la construction de leur image, je dirais Axelle Red, Stromae, évidemment, Valérie Lemercier (qui sera dans quelques jours sur leblogfemmequirit) et Julie Depardieu. Je n’oublie pas Inès de La Fressange mais rappelle que le topmodel ne fait pas partie du monde du spectacle et que la mode est son métier (ses fans pourront, dès mars prochain, acquérir une ou plusieurs des 70 pièces pour femmes et hommes qu’elle a
créés pour l’enseigne japonaise Uniqlo). Voilà donc mon palmarès de tous ceux dont je sais que chaque apparition va m’étonner et même m’émouvoir. Il y a quelques jours, j’ai rencontré Valérie Lemercier dans le cadre de la promo de son film “100% cachemire” (sortie le 11 décembre), elle était époustouflante. Ce
qu’elle portait était ultra simple mais ne passait pas inaperçu parce que c’était remarquablement bien porté, assumé, vécu. J’en reviens à l’une des citations de Karl Lagerfeld, compilées dans Le monde selon Karl (Flammarion) dont je vous parlais la semaine dernière : “Ce n’est pas le vêtement qui doit t’aller mais toi qui dois aller au vêtement”. Chez certaines personnes, l’accord est tel entre le corps, l’attitude et le vêtement qu’on ne se pose plus la question.
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Video “Un amour profond” extrait de Rouge Ardent.
Axelle Red sera le 7 décembre 2013 à 20h, à Bruxelles (Belgique), le 17 décembre 2013, à Puteaux (92), le 11 février 2014, à Selestat (67), le 14 février 2014 à 20h30, à Denain (59) le 15 février 2014 à 20h30, soir de son 46 ème anniversaire.
Voir toutes les dates de la tournée sur Info Concert :www.infoconcert.com
Le livre Axelle Red Fashion Victim (Ed Lannoo, 194 pages, 54 euros) est disponible chez WH Smith : 248, rue de Rivoli 75001 Paris. M° Concorde, Tuileries. Tél : 01 44 77 88 99. (Si vous prenez la carte de fidélité gratuite, on vous accordera une remise de 5%).
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