Warren Zavatta, le clown émouvant qui rhabille le cirque.

Warren Zavatta, héritier iconoclaste de la dynastie Zavatta raconte son histoire d’enfant de la balle pas très emballé à l’idée de faire du cirque, ce soir en ouverture du 22ème Festival de Puy Saint-Vincent.

 

“Mes parents m’ont élevé comme une otarie préparée au jonglage. J’arrive à cirer mes pompes en me brossant les dents avec des massues, un cerceau et des balles”...ainsi s’exprime Warren Zavatta géant de deux mètres, “trop grand pour entrer dans une caravane” à l’allure tour à tout effrayante et séduisante dans un show à sa démesure : franc et émouvant, drôle et caustique.

Son nom de famille attire à coup sûr tous ceux qui ont applaudi et aimé le cirque de son grand-père Achille, fondateur du cirque du même nom. Ceux-là viendront sans doute en espérant revivre quelques heureux souvenirs d’enfance peuplés de numéros d’éléphants, de lions, d’écuyères, de jongleurs, d’acrobates et de clowns…Ils trouveront un peu de ça, sans les animaux, le seul animal mis à contribution étant Warren lui-même qui nous narre par le menu son éducation ou plutôt son dressage au cœur de cette dynastie.  Mais à bien regarder l’affiche de son spectacle, c’est à un autre cirque que convie Warren Zavatta, héritier iconoclaste qui se libère sur scène en parole et en actes (oui, il sait jongler, marcher  sur une balle, cracher le feu et donner à voir selon le vrai sens du mot spectacle) d’un héritage encombrant pour qui n’a jamais voulu embrasser la profession d’artiste de cirque. Sur l’affiche donc, un clown totalement chauve, sans make up avec pour seul attribut rappelant sa spécialité: un nez rouge… d’où s’échappent des gouttes de sang. Le ton est donné.

On le comprend très vite, le cirque de Warren Zavatta est intérieur, nourri d’émotions et de larmes, de coups de gueule, de révolte et, fondamentalement, au-delà des comptes qu’il règle avec ses ascendants, de beaucoup d’amour. Bien écrit, enlevé et culotté, tellement drôle, le show de Warren est une invitation à la parade où défilent les animaux et les artistes vus de la coulisse. Ah, on ne regardera plus de la même façon les numéros des magiciens : “Quand tu ne sais rien foutre, tu fais de la magie!”. On se régale de jeux de mots bien balancés : “Je ne sais pas  jouer de la trompette comme pépé, je n’ai pas le talent d’Achille”;  on rit du pedigree des artistes : “Le cirque, tu rentres pas comme ça si tu n’as pas un casier judiiaire ou une malformation”...On s’attendrit sur Marcel le lion qui réclame des soins un peu particuliers : “Moi, dit Warren Zavatta, je suis obligé de suivre une thérapie pour avoir des cachets pour le lion Marcel shooté au Lexomil“. On fait corps et cœur avec cet artiste qui pour s’affranchir de son héritage et enfin exister réussit à tuer le père, le grand-père avec brio. En se servant du nez rouge comme d’un fil rouge pour dérouler son histoire, Warren Zavatta touche tous ceux et celles, amateurs de cirque ou non, qui reconnaîtront malgré les coups portés un magnifique hommage au grand-père Achille.

Warren Zavatta, ce soir à 20h30 à la Salle des Fêtes de L’Argentière La Bessée (05)

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