La vie après le suicide d’un proche.

LA VIE APRES LE SUICIDE DUN PROCHE, c’est le documentaire plein de finesse et d’espoir que diffusera France 5, mercredi 17 janvier. On peut déjà le regarder sur Télérama.

Tôt ce matin, j’ai regardé sur mon ordinateur, le documentaire LA VIE APRES LE SUICIDE DUN PROCHE, de Katia Chapoutier. Ce film de 65 minutes sera diffusé mercredi 17 janvier à 20h50 sur France 5 mais on peut d’ores et déjà le voir, en avant-première, sur le site de l’hebdomadaire. Cette collection de témoignages, éclairés par l’analyse du psychiatre Christophe Fauré, m’a beaucoup plu, touchée et interpellée. Emue ? Non et c’est là toute la force de ces témoins dignes, solides, aimants et grandis même si encore et à jamais habités par la perte incompréhensible d’un des leurs. Katia Chapoutier*, la réalisatrice, elle-même endeuillée par le suicide de sa sœur, il y a onze ans, ne tire pas la larme du spectateur. Et en appelle davantage à sa réflexion et son interrogation qu’à son émotion. Une gageure à une époque où la télé se montre peu respectueuse de témoignages sincères et ne les sollicite que pour les mettre en scène et en dénaturer l’authenticité.

Un doc solaire et salutaire à partir d’un sujet austère.

Chaque voix que la réalisatrice laisse s’exprimer fait écho à une réflexion qui peut saisir chacun de nous. Pourquoi un être qu’on aime décide-t-il de mourir ? Serait-on parvenu à empêcher son geste  si nous avions su ? Quelles souffrances incommensurables a-t-il tenté de fuir et d’éteindre en se suicidant ? Quel épisode de sa vie avons-nous manqué au point de ne pas comprendre l’urgence de son acte ?…Des questionnements qui nous motivent et incitent à une plus grande vigilance à l’égard des personnes qui nous entourent. Quelles qu’elles soient. Même si cette vigilance n’est jamais certaine d’être récompensée et s’avère souvent vaine. Car celui qui se suicide cherche à apaiser une insondable douleur qu’on n’a parfois pas entendue ou simplement mesurée. Quelque chose qui nous échappe totalement.

Je suis heureuse de constater qu’une chaîne prenne le par(t)i de diffuser, à une heure de grande écoute, la parole de personnes auxquelles on n’accorde jamais -par peur, inquiétude, indifférence, égoïsme, paresse, lâcheté…ou autres raisons ?-  une telle attention.

On peut se demander ce que fait un tel post sur Leblogfemmequirit. Eh bien, j’ai été sincèrement surprise, touchée, ravie même (au sens premier du terme) de voir quelle joie, quel rayonnement animaient ces parents, frères, sœurs, amoureux endeuillés dont les premières minutes, heures, semaines, années après le drame ont été passées à lutter, se relever et continuer à vivre. Des actes et des engagements envers eux-mêmes, envers tous les autres qui restent, envers les défunts également, qui résonnent comme une nouvelle célébration de la vie. D’un sujet a priori austère, Katia Chapoutier a tiré quelque chose de solaire et profondément salutaire.

*La réalisatrice publie aux éditions Le Passeur, un livre, porteur du même titre, qui accompagne son travail.

 

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