Jérémy Ferrari clôt sa tournée au Palais des Sports de Paris devant une salle comble.

Jérémy Ferrari jouait  vendredi soir la dernière d’Hallelujah bordel, au Palais des Sports de Paris. Une représentation clôturant une tournée triomphale de près de  deux ans jouée à guichets fermés.

Jérémy Ferrari dans les coulisses du Palais des Sports. ©LBFQR

Une belle revanche pour l’humoriste ardennais qui, de son propre aveu, peinait à remplir des salles il y a quelques années : “C’est mon troisième spectacle mais pour les gens, c’est le premier car c’est le premier qui marche, m’explique Jérémy Ferrari. Il y a quelques années quand j’ai présenté mon spectacle à Avignon dans une salle de 30 places, je tractais dix-huit heures par jours pour jouer devant quatre personnes. Je partageais une coloc de  12 m2 où je dormais parterre. J’ai vécu l’Avignon le plus bas qu’on puisse vivre : pas de thunes, tout seul et pas de public.  J’y suis retourné quatre années de suite jusqu’à remplir la plus grande salle sans avoir à tracter. Avoir amené Hallelujah Bordel ! aujourd’hui devant une salle aussi grande, c’est un bonheur absolu même si j’ai toujours ce même problème : cette peur du lendemain qui m’empêche de savourer l’instant présent. Hallelujah bordel !, c’est terminé, je prépare mon prochain spectacle qui parlera de la guerre”.

GUILLAUME BATS, EN PREMIÈRE PARTIE, A RAVI LE PUBLIC.

Ferrari et Bats © site de J Ferrari.

Pour cette dernière, Jérémy Ferrari  n’a pas seulement vu grand en s’offrant ce Palais des Sports aux 4000 places, il a également été grand. Entendez par là : généreux. Le comédien, qui vient d’avoir 29 ans, s’est fait plaisir  en jouant pendant deux heures et cinq minutes sans se ménager (ni laisser de répit à son poursuiteur Bruno Duteil qui signe des éclairages d’une très grande qualité). C’est que les shows à la Ferrari ressemblent un peu à certains concerts de musiques africaines, caribéennes ou latinos dont on ne sait jamais quand ils vont s’achever.

En première partie, le comédien Guillaume Bats (actuellement au Théâtre du Gymnase) a ravi lui aussi le public dont de nombreux professionnels du spectacle comme mon voisin de siège le producteur Dominique Besnehard qui m’a aussitôt demandé : “C’est qui ce mec, tu le connais ? Il est génial !”. Bats, dont le spectacle a été co-écrit par Ferrari, a fait mouche en jouant la carte de l’autodérision, un atout que trop peu de comédiens saisissent lorsqu’il s’agit s’abaisser leur jeu. On a  évidemment applaudi ses propos sur Dieu, le paradis et l’enfer qui venaient à point nommé en intro au spectacle de Jérémy sur les religions. Et ré-applaudi lorsque les deux comédiens ont interprété un sketch ensemble.

J’ai beaucoup entendu rire la chanteuse Michèle Torr, plus jolie et plus fraîche que certaines de ses jeunes consœurs dont la carrière n’atteindra peut-être jamais la même longévité. Hum, peut-être ne rient-elles pas assez ? Autres personnalités venues “enterrer” le spectacle de Jérémy ? Jean-Luc Lemoine, mieux au naturel qu’à la télé (je ne le voyais pas aussi grand et pour une fois je n’étais pas perchée sur des talons de 12cm),  la très jolie Caroline Diament de la Bande à Ruquier, sur Europe 1, le comédien François Rollin. Mais  aussi l’humoriste  Isabeau de  R (actuellement au Théâtre de Dix Heures, à Paris), Arnaud Demanche (Les Gérard du cinéma, de la télé…), Anne Roumanoff  (qui sera au Casino de Paris les 22 et 23 mai) venue avec sa cadette, une adorable et très jolie ado qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau et Raphael Mezrahi  (producteur de Jérémy) qui m’a amusée sans le savoir. Je l’avoue, j’ai ri après avoir surpris cet échange entre deux invitées, dans les coulisses du Palais des Sports lors de l’after show.

“Invitée 1 : -Tiens, c’est Raphael Mezrahi, il m’a draguée quand j’avais 20 ans.

Invitée 2 : -Ben tu vois, moi aussi il m’a draguée mais c’était il y a vingt ans !”

“LE CONFORT D’UN SIÈGE PEUT ÊTRE L’ENNEMI DU COMÉDIEN”.

Trêve de gossips. Revenons à Jérémy Ferrari. Comme toujours, l’humoriste a quitté  la scène à plusieurs reprises pour aller cueillir le public et le remuer un peu.“J’avais conscience, raconte-t-il, d’être face à des spectateurs assis dans des sièges confortables. Le confort d’un siège peut être l’ennemi du comédien dans le sens où l’on s’y assoupit plus facilement. Si je ne casse pas le rythme en permanence, je peux perdre les gens” .

Pas de panique, on n’a eu personne à ranimer. Les inconditionnels ont adoré et ceux qui ne connaissaient pas l’humour noir de Ferrari ont salué le talent de cet auteur et comédien hors pair.  Ce n’est pas moi qui le dis mais Dominique Besnéhard venu voir celui dont il a fait la connaissance, quelques jours plus tôt, à la faveur du tournage de La parenthèse inattendue, l’émission de Frédéric Lopez qui sera diffusée le 14 mai à 22h30 sur France 2. Et Besnéhard, qui publie ces jours-ci son autobiographie Casino d’hiver (Editions Plon) s’y connaît un peu beaucoup en matière de comédiens…

“MON PROCHAIN SPECTACLE S’APPELLE “MON 2 PIÈCES À BEYROUTH”

J’avais vu le show de Jérémy à La Cigale en mars 2013 et  j’ai apprécié de le revoir. Et si j’ai été attentive au travail entrepris depuis un an,  j’étais également préoccupée par sa voix qu’on sentait un peu en difficulté. La faute à la météo, à la clim’ des hôtels, des voitures, aux nombreux déplacements, à la fatigue accumulée au fil de cette tournée-matathon ou peu-être à la perspective d’avoir à tenir deux heures durant une salle aussi grande ? J’avais peur pour lui et il s’en est finalement bien sorti. Jérémy Ferrari a tenu ses deux heures sans faillir, quasi prêt à en enchaîner une troisième. A peine échappé de ce show, l’auteur et comédien prépare son prochain spectacle qui évoquera, cette fois-ci, la guerre. “Il s’appelle “Mon deux pièces à Beyrouth”, précise Jérémy Ferrari, et je le jouerai en juillet 2015 après l’avoir rodé à Avignon”. On a hâte de  le voir embraser à nouveau la scène de ses répliques qu’il aura pris le temps de tremper dans la poudre et l’essence pour nus faire rire sur des thèmes qui ne prêtent pas forcément à rire.  Promis, en juillet 2015, on sera là.

Pour suivre l’actualité et les projets de Jérémy Ferrari : www.jeremyferrari.fr/

Relire les précédentes interviews de Jérémy Ferrari sur le blogfemmequirit : 

Jérémy Ferrari, ce soir à L’Olympia : Je suis terrorisé à l’idée que ça s’arrête

Jérémy Ferrari : “Si on est méchant pour les bonnes raisons, on parle à tout me monde”. Part 2/3.

Jérémy Ferrari : “Je suis plus intéressant en tant qu’artiste qu’en tant qu’homme”. Part 3/3

 

 

 

 

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